Lettre de Pierre-Joseph Amoreux à Jean-François Séguier, 1778-12-07

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7 décembre 1778

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CC-BY-4.0 , Bibliothèque Carré d'Art, Nîmes



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Pierre-Joseph Amoreux et al., « Lettre de Pierre-Joseph Amoreux à Jean-François Séguier, 1778-12-07 », Archives savantes des Lumières. Correspondance, collections et papiers de travail d'un savant nîmois : Jean-François Séguier (1703-1784), ID : 10.34847/nkl.f36c3c68


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[fol. 109] [Amoreux] A Montpellier ce 7 décembre 1778. Monsieur, C’est de ce moment seulement qu’on a fait la distribution des cahiers de l’assemblée publique de la société royale des sciences. Je m’empresse de vous en envoyer deux exemplaires, selon l’usage. L’assemblée publique de cette année s’est tenue le 23 novembre dans l’hôtel même de la société. Les états ont bien voulu s’y rendre et jamais assemblée n’avait été plus brillante. Celle-ci fera époque. La nouveauté, la curiosité avait amené sans doute le plus grand nombre des spectateurs, puisqu’il y avait des dames de la première qualité. L’ordonnance de cette assemblée, la décoration et l’illumination présentaient un coup d’œil des plus frappants. Cependant, on a paru satisfait de cette séance. On a adjugé le prix au sujet de l’emploi de la houille dans les fonderies de fer à un minéralogiste de Bruxelles. On a proposé un nouveau prix pour déterminer le degré précis de fermentation qu’il faut faire subir à nos vins pour les rendre les meilleurs possibles. On s’entretenait un jour chez M. le comte de Périgord, où j’étais en visite académique, du beau don que vous venez de faire à votre patrie. Je n’avais point connaissance de cette action généreuse. Elle était trop à votre gloire pour ne pas en dire un mot à vos [fol. 109v] amis : car vous savez que les nouvelles qu’on apprend dans le public souffrent toujours plus ou moins d’altération et j’aurais désiré ardemment d’être informé de celle qui vous regarde, dans toutes les circonstances. Je m’en rejouis avec vous parce que vous avez satisfait le mouvement de votre belle âme, parce que vous avez versé vos bienfaits sur les misérables, que vous avez réédifié votre académie, illustré votre patrie et eternisé votre mémoire. Il est satisfait encore pour nous de voir que vos richesses seront fixées dans la province. On nous avait donné de justes craintes de les voir dispersées et transportées à la capitale. Par votre dernière lettre vous avez bien voulu me communiquer une nouvelle liste des espèces de raison qu’un particulier cultive aux environs de Nîmes. J’y ai trouvé plusieurs espèces qui n’étaient point dans la note que vous m’envoyâtes l’année dernière. J’ai choisi sur l’une et sur l’autre différentes qualités de raisins que je suis bien aise d’introduire par curiosité dans mon petit vignoble. Les plans de l’année dernière ont beaucoup souffert. Plusieurs ont péri à cause de l’extrême sécheresse qui a régné cette année. Pardonnez-moi donc si je viens à la charge pour avoir encore ces mêmes plants et des nouveaux que vous me proposez. Sur l’ancienne ligne choisi : Le guin… le marmesie blanc… le galet… le fauve ou qualitor noir… le colombau… le turqués… [fol. 110] Sur la deuxième ligne je prends : le corinthe rouge… le cherès ou xerès… le pinos… le gamés… le [sendrour]… le Bourgogne… le Malaga… le malvoisie… le salers… le muscat de malaga… le colombau blanc (en supposant que l’autre ci-contre est le noir et vice versa pour les deux espèces qui me manquent également huit ou dix bons plans de chacun me suffiront pour le peu d’espèce que j’ai à leur donner. L’envoi de l’année dernière était si bien conditionné que je ne vous dis rien pour le présent. Je vous prie également de le faire recommander à Mme Troupenas. S’il était possible d’obtenir quelques plans d’une espèce que j’ai vu autrefois chez M. Baux. J’en serais fort curieux. C’est une vigne dont les feuilles sont très découpées et je crois que c’est le cioutat ou raison d’Autriche. La liberté avec laquelle je vous donne cette commission vous prouve quelle confiance j’ai en votre bonté dont vous m’avez donné des marques en toute occasion. Je voudrais pouvoir mieux le mériter ou trouver l’occasion de les reconnaître. Je suis toujours dans l’intention de me défaire de mon herbier. Vous m’obligeriez si vous lui trouviez place chez quelque curieux. Le marché en était conclu à vingt-cinq louis avec un homme qui mourut il y a six mois au moment où nous devions terminer cette affaire. Je suis toujours avec le plus respectueux attachement, votre très humble et obéissant serviteur. Amoreux fils méd.

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