8 juin 2023
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Brînduşa Nicolaescu, « Littérature entre politique et passion », Cahiers du Celec, ID : 10.35562/celec.550
Comme le montre Brînduşa Nicolaescu, les quelque trois cents lettres qu’ils s’écrivirent permettent de mieux comprendre le rôle de Romain Rolland dans la formation et la vie de Panaït Istrati. C’est en 1919 qu’il découvre l’auteur français et reconnaît en lui un maître ; en 1919 aussi qu’il lui écrit pour la première fois. Revenue avec la mention « parti sans laisser d’adresse », la lettre ne lui sera remise qu’un an plus tard, après une tentative de suicide d’Istrati, qui la portait toujours sur lui. Commence un échange qui durera treize ans. Bien qu’une même conception humaniste réunisse les deux hommes, des dissensions se font vite jour entre eux, en raison du caractère passionné qu’Istrati mettait en toutes choses, ce dont R. Rolland se rendit compte très vite. Istrati n’écoutait pas toujours les conseils de prudence du maître, notamment sur le plan politique, mais la rupture vint de méchancetés qu’il écrivit sur sa future femme. Il ne lui demanda pardon que dans sa toute dernière lettre, écrite en 1934, après cinq années de silence, alors qu’il se mourait de la tuberculose.