8 juin 2023
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Marie-José Tramuta, « Eugenio Montale : un poète à la lettre », Cahiers du Celec, ID : 10.35562/celec.554
Marie-José Tramuta s’intéresse au rôle joué, dans l’élaboration de l’œuvre d’Eugenio Montale, par sa correspondance avec Irma Brandeis (alias « Clizia »), dont il avait fait la connaissance à Florence. Entre 1933 et 1939 ils échangèrent 155 lettres. Chacun emprunte à l’autre, sans le lui cacher, au contraire. Mme Tramuta en veut pour preuve la fortune littéraire d’une mésaventure réellement arrivée à Montale et racontée à Irma dans une lettre datée du 2 novembre 1934. Elle aurait pu très mal finir. Le taxi qui le transportait, heurté de plein fouet par un autre véhicule, s’était retourné. Montale crut sa dernière heure arrivée. Or il en réchappa et se sauva, après quelques paroles narquoises lancées aux badauds. L’histoire fut d’abord reprise par Irma, qui en fit la matière d’une nouvelle, Nothing Serious, publiée le 13 juillet 1935 dans le New Yorker : le héros y devient une héroïne. Elle l’envoya à Montale, qui la complimenta, et en tira en 1946 le début de sa nouvelle Sul Limite. Que l’histoire l’ait hantée si longtemps est bien normal : c’était un avant-goût de la mort.