30 janvier 2020
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Stéphanie Anthonioz, « Mythological Crossings in Ancient Near East », Frontière-s, ID : 10.35562/frontieres.124
Le motif littéraire que constitue la traversée s’est transmis de génération en génération dans les inscriptions royales mésopotamiennes comme au Levant, avec ses enjeux politiques et idéologiques que sont la conquête royale et la victoire. Or, ce motif littéraire est aussi présent dans les sources mythologiques, comme l’Épopée de Gilgameš, ou encore dans les sources bibliques avec la vision prophétique du livre d’Ezéchiel, célèbre pour ses influences mésopotamiennes. L’analyse de la relecture de ce motif, dans ces deux sources principalement, vise à enrichir le dossier comparatif les concernant. Il est aussi l’occasion d’étudier l’œuvre des scribes dans l’usage et la réinvention de motifs millénaires. En particulier, il démontre comment le motif de la traversée a été à un moment donné critiqué : cette critique a certes eu des retombées politiques mais aussi théologiques : l’échec de la traversée de Gilgameš et l’impossible traversée d’Ezéchiel deviennent les symptômes d’une frontière humaine au-delà de laquelle se situe le divin dans sa distance, voire sa transcendance.