Louve capitoline ou draco ? Politisation du passé antique et matérialisation de l’autochtonie dans la Roumanie du xxie siècle

Fiche du document

Date

15 décembre 2023

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Source

Frontière-s

Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2534-7535

Licences

CC BY-NC-SA 4.0 , info:eu-repo/semantics/openAccess

Résumé Fr En

Cet article propose d’analyser l’instrumentalisation politique du passé antique en Roumanie à travers deux cas d’étude distincts mais complémentaires. Le premier porte sur les fouilles archéologiques s’étant déroulées sur la place principale de la ville de Cluj-Napoca. Mises en œuvre à l’instigation du maire d’extrême droite, leur but avoué était de mettre au jour des vestiges de l’époque romaine. S’en est suivi un véritable bras de fer entre le maire et des membres de la minorité hongroise de la ville pour qui ce lieu revêt un fort caractère symbolique. Ce chantier a ainsi subi de nombreuses interruptions en raison des vicissitudes politiques et la contestation s’est poursuivie jusqu’à la fin des années 2000. Le deuxième cas s’intéresse aux circonstances politiques qui ont mené à la construction, dans la petite ville transylvaine d’Orăștie au début de ce siècle, de plusieurs monuments ayant pour sujet commun le passé préromain de la région. Notre travail consiste à étudier les prises de position des parties en présence afin de mettre en évidence l’usage politique de l’histoire ancienne qui cherche, dans le premier cas, à relier ces vestiges romains aux Roumains actuels et donc affirmer l’antériorité de leur présence en Transylvanie face aux Hongrois et, dans le second, à soutenir l’importance de l’élément dace dans l’identité roumaine.

This paper analyses the political exploitation of the ancient past in Romania through two distinct but complementary case studies. The first one deals with the archaeological excavations carried out on the main square of the city of Cluj-Napoca. Initiated by the far-right mayor, their explicit purpose was to uncover remains from the Roman period. This led to a confrontation between the mayor and members of the city’s Hungarian minority, for whom the site is highly symbolic. The excavations were interrupted several times due to political vicissitudes, and the dispute continued until the late 2000s. The second case focuses on the political circumstances that conduced to the construction, in the small Transylvanian town of Orăștie, at the beginning of this century, of several monuments which have, as a common subject, the pre-Roman past of the region. Our work will examine the different points of view of the stakeholders in order to highlight the political use of ancient history which, in the first case, seeks to link these Roman remains to modern Romanians, thus asserting the anteriority of their presence in Transylvania over the Hungarians and, in the second case, to claim the importance of the Dacian element in the Romanian identity.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en