Des proximités rétives : Kandors

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15 décembre 2020

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L’une des dernières œuvres de Mike Kelley, qui comprend plusieurs séries réalisées entre 1999 et 2011, est consacrée à Kandor, la ville natale de Superman sur la planète Krypton : une architecture phallique miniaturisée, maintenue sous cloche dans une atmosphère séparée, et dont la forme, dans les vignettes des comics d’origine, ne cesse de subir des variations au fil des épisodes. Partant de ces dessins à la mémoire labile, Kelley produit un ensemble d’installations multimédias qui reprennent des codes visuels typiques de la science-fiction, mais dont l’expérience, pour le spectateur, s’avère excluante plutôt qu’immersive. D’un point de vue phénoménologique, il est question d’appréhender les Kandors comme des réticences, et d’interroger les différents enjeux de cette présence paradoxale. Porteuses de fonctions complexes à la portée psychique autant que collective, ces installations sont d’abord des paraboles du conditionnement social et de ses moules, ce qui inclut et met à l’épreuve leurs propres modalités de réception critique. Par ailleurs, les Kandors engagent tout un jeu de réminiscences formelles qui questionne les mécanismes de fabrication de la mémoire officielle, et la relation amnésique que celle-ci entretient avec certains types de formes principalement issues de la culture populaire.

One of Mike Kelley’s latest works, which includes several series produced between 1999 and 2011, is dedicated to Kandor, Superman’s hometown on the planet Krypton: a miniature phallic architecture, kept in a bell jar in a separate atmosphere, and the form of which, portrayed in the original comic strips, continues to undergo change through each episode. Based on these labile memory drawings, Kelley produces a set of multimedia installations which draw from Sci-Fi visual codes, but the experience of which, for the viewer, is exclusive rather than immersive. From a phenomenological point of view, we must consider the Kandors as reluctances, and question the different stakes of this paradoxical presence. Carrying complex functions with psychic as well as collective scope, they will first be seen as parables of social conditioning, including their own critical reception. Moreover, the Kandors imply a whole game of formal recollections which questions the mechanisms of manufacturing official memory, and the amnesic relationship which this maintains with certain types of forms derived mainly from popular culture.

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