15 décembre 2020
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Jacline Moriceau, « L’ikebana comme installation chez Sôfû Teshigahara et Hiroshi Teshigahara », IRIS, ID : 10.35562/iris.1288
L’art de la composition florale, l’ikebana, se présente à l’observateur comme une installation éphémère dans un espace d’intenses circulations (déplacements de l’artiste et du public, espace vide circulant entre les fleurs). Il se produit une relation dialogique toujours changeante entre des « Je » et des « Tu » — un « Je » (initialement, l’artiste/le spectateur) et un « Tu » (le spectateur/l’artiste/les fleurs/l’espace) — et la « présence » d’un « entre », un « figural » sans figuration.Quand le « Je » est le maître Sôfû Teshigahara (1900-1979) et le « Tu » son fils, le cinéaste Hiroshi Teshigahara (1927-2001), l’installation entraîne la réalisation d’un film, Ikebana (1956), tributaire des complexités liées à l’outil cinématographique — mouvements de la caméra, zooms. Le film achevé, permanent, est-il alors un « Cela », un objet fini, voire obsolète, ou peut-il rester un « Je » vivant susceptible de solliciter de nouveaux « Tu », dans une expérience de « pure vitalité » (Gilles Deleuze) ?