15 décembre 2020
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2779-2005
CC BY‑SA 4.0 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Savoie Colombani Hélène, « Du monde visible aux mondes invisibles : à la recherche d’images, symboles et archétypes dans les mythes canaques », IRIS, ID : 10.35562/iris.1660
Le mythe participe à la fois du vécu et du réel transcendés par le symbole, qui fait appel autant au visible qu’à l’immatériel. Exprimant une fiction selon certains, ou des vérités profondes pour d’autres, il traduit des croyances sur la cosmogenèse et l’anthropogenèse. Il a pour objet de dévoiler un mystère, et l’événement fondateur du cosmos et de l’humain.Le symbole, dans sa moitié signifiante, est toujours lié au concret, c’est-à-dire au matériel, au visible et au fini. Selon Paul Ricœur, un symbole possède trois dimensions concrètes : cosmique, onirique et poétique. L’autre moitié du symbole exprime la part d’invisible et d’immatériel qui a sa logique propre. Mêlant la perception sensorielle à l’immatériel et au mystère, les mythes canaques précoloniaux traduisent aussi bien la réalité descriptive du monde visible, que la création de mondes imaginaires. Nous analyserons dans l’oralité canaque ces deux notions et leurs applications dans les domaines de la nature, de l’humain et du sociétal. Nous verrons comment s’articulent le visible et l’invisible dans le mythe canaque, quelle est la place respective du réel et de l’imaginaire impliqués dans chaque mythe, et leurs fonctions respectives. Sont-ils oppositionnels comme l’indique leur définition, ou bien forment-ils un ensemble de termes indissociables et complémentaires ? Nous déterminerons in fine quelles sont l’interférence et la corrélation du réel et de l’imaginaire dans les fonctionnalités qui confèrent leur originalité aux mythes canaques.