(Le) Phénix de Pierre Jean Jouve ou la représentation accomplie

Fiche du document

Date

31 janvier 2021

Discipline
Type de document
Langue
Identifiant
Source

IRIS

Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2779-2005

Licences

CC BY‑SA 4.0 , info:eu-repo/semantics/openAccess



Sujets proches En

Gas (Gasoline) Petrol

Citer ce document

Machteld Castelein, « (Le) Phénix de Pierre Jean Jouve ou la représentation accomplie », IRIS, ID : 10.35562/iris.1823


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

En 1928, à la suite d’une « conversion » qui le tourne vers des « valeurs spirituelles de poésie », le poète Pierre Jean Jouve (1887-1976) renie tous ses ouvrages antérieurs à 1925 et proclame le début d’une « vita nuova ». Désormais, son œuvre ne cessera de représenter cette « scène originaire » de mort et de résurrection, mise sous le signe d’une « imitation du Christ ». Parmi ces représentations, le phénix occupe une place plutôt discrète mais significative. L’article examine les différentes occurrences du symbole du phénix dans l’œuvre de traduction, de roman et de poésie de l’auteur, et y reconnaît une figure de la représentation, en tant que celle-ci exige la mort de l’objet (réel) tout en lui donnant une nouvelle vie. Le phénix jouvien apparaît comme une figure de l’« accomplissement » de cette représentation, aux multiples sens du mot. Il la montre en train de s’accomplir, via le sacrifice du corps « visible » comme présidant à un amour éternellement « audible » dans les mots. Il la représente sous une forme « accomplie » dans la prostituée qui, objet d’un meurtre sacrificiel, prend la figure d’un gouffre, lieu où toute représentation s’abîme, mais où toute représentation trouve aussi son origine et sa condition de possibilité. Il permet enfin d’en entrevoir le terme : l’oiseau, qui représente l’essence amoureuse et sacrificielle de la poésie, est d’autant plus « près » d’incarner cette essence qu’il renonce à se montrer ; il s’effacera derrière la représentation du lieu (une « forêt sacrée ») où son mystère s’est manifesté.

In 1928, as a result of his “conversion” which turns him to “spiritual values of poetry”, the French poet Pierre Jean Jouve (1887–1976) repels all the works he wrote before 1925 and announces the beginning of a “vita nuova”. From now on, his œuvre will never stop representing this “primitive scene” of death and resurrection, interpreted as an “imitation of Christ”. Among these representations, the Phoenix is a discrete but significant image. The article examines the different places where the Phoenix symbol appears, in Jouve’s translations, novels and poetry. The bird appears as a symbol of representation, based upon the death of the object and giving it a new life. Jouve’s Phoenix is a figure of the “accomplishment” of this representation. It shows representation in statu nascendi, as a sacrifice of the “visual” corporal appearance in order to realize a life and a love “hearable” in words. It represents representation as “accomplished” in the image of the prostitute, who was killed in a sacrificial way, and takes the appearance of an abyss, where every representation stops, but where every representation also finds its origin and its possibility. It finally puts in perspective the end of representation: the bird which represents the “essence” of poetry—an essence of love and sacrifice—is imagined “near to essences and God”, and the nearer as it becomes invisible and stops showing itself; in one of the last poems, it disappears behind the representation of the place (a “sacred wood”) where its mystery has revealed itself.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en