31 janvier 2021
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Fabio Armand, « Les loups-garous et les eaux », IRIS, ID : 10.35562/iris.1933
En reconsidérant les récits noyaux des rites de passage de transformations en loups-garous, dans les récits de la Grèce antique jusqu’au folklore contemporain de la France — domaine principal de notre thèse en anthropologie des religions (Armand, 2012) — en passant par les rapports issus à la Renaissance des pays baltes (Livonie), il apparaît que la présence d’une forte composante aquatique chez les loups-garous a été clairement sous-estimée, par rapport à l’accent répétitivement mis sur l’influence de la lune. Et ce n’est pas seulement que le processus de la métamorphose se réalise par le passage à travers les eaux, stagnantes ou courantes, car il peut se produire qu’un mégalithe avec cupule fréquenté par les garous serve dans un rite païen de confirmation du baptême (les loups-garous étant réputés avoir été mal baptisés). Sans compter d’autres êtres fantastiques proprement aquatiques qui se révèlent être des loups-garous déclarés. En remettant en phase la relation de fertilité impliquant la lune et les eaux par rapport à ce cadre rituel, il devient clair que l’on peut dorénavant placer sur le même pied leurs médiations dans cette métamorphose matricielle qu’est la lycanthropie.