15 décembre 2020
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À partir des années quatre-vingt eut lieu la Synesthesia renaissance, révolution à la fois scientifique et culturelle sur le phénomène de la synesthésie. Après un premier moment d’études neuropsychologiques, l’arrivée des techniques d’imagerie cérébrale a permis de nouvelles avancées des connaissances et l’élaboration de paradigmes sur le fondement neural de la synesthésie, dont l’essentiel est celui de la cross-activation. Ce dossier est consacré à l’étude de la synesthésie visuelle, de ses photismes et à la vision entoptique. Dans son article « Two Kinds of Vision, Synesthesia and Hypnagogia, a Comparison », Carol Steen rappelle l’importance de la notion des form constants de Klüver. L’article de Greta Berman « Considerations on Genuine Synesthesia in Art and Music » prolonge les études sur les caractéristiques communes des œuvres d’artistes synesthètes, qu’elle a publiées avec Carol Steen, dans le chapitre « Synesthesia and the Artistic Process » du Oxford Handbook of Synesthesia. Patricia Lynne Duffy, l’auteur de Blue Cats and Chartreuse Kittens, continue sa recherche sur les personnages de fiction synesthètes dans le roman contemporain avec « Synesthete Spies, Detectives and Outlaws: Unsettling Truths Uncovered Through (an Equally Unsettling) Synesthetic Process ». Hervé-Pierre Lambert dans « Form constants, synesthésie visuelle, vision entoptique » montre comment une notion — les form constants de Klüver —, élaborée en 1928 à partir des hallucinations visuelles liées au peyotl, est devenue un élément essentiel pour comprendre les photismes, particulièrement synesthésiques. Elle s’est appliquée à l’anthropologie et à la théorie de l’externalisation avant de servir avec la neurogéométrie à mieux comprendre l’origine des photismes de la vision entoptique. Gabriella Brusa-Zappellini, dans « Imagerie mentale et imagerie iconique : l’art des origines entre neuropsychologie et chamanisme », rappelle l’intérêt de la thèse de l’origine de l’art paléolithique dans les phénomènes entoptiques.