2 mars 2020
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Roman Voïtekhovitch, « Образ Евы и мотив рая в поэзии и неосуществленных замыслах Цветаевой », Modernités russes, ID : 10.35562/modernites-russes.172
L’image d’Ève représente un code important dans la pensée poétique de Cvetaeva. En 1917, cette image engendre la formule du paradis « rond » et un poème sur la « triste Ève », la bien-aimée du serpent. Dans l’ébauche de la pièce inachevée Ève (1920), la tentation est comprise comme une voie dans l’évolution du personnage. En ce qui concerne la poésie lyrique, Ève rivalise avec Adam dans son amour pour le « soleil ailé » (Dieu/serpent). L’Ève heureuse apparaît dans la poésie lyrique de la période berlinoise, sans que cela interdise l’acuité du désir de Cvetaeva de vaincre l’Ève qui l’habite. À Prague, le corps d’Ève est réhabilité dans les vers dédiés à K. Rodziewicz. Cependant, peu après, dans les lettres à Pasternak, Ève est écartée au profit de la « jalouse » Lilith/Psyché. Pendant la période parisienne, Cvetaeva imagine un paradis ouvert à l’art ; mais, globalement, la conception du paradis chez Cvetaeva est pluraliste : la générosité permet à l’homme de gagner le paradis, même s’il partage le fruit défendu.