« It was all unknown country now » : Retour au pays de l’absence dans Wish You Were Here, de Graham Swift

Fiche du document

Date

28 février 2023

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Source

Textures

Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2971-4109

Licences

CC BY 4.0 , info:eu-repo/semantics/openAccess



Citer ce document

Solène Camus, « « It was all unknown country now » : Retour au pays de l’absence dans Wish You Were Here, de Graham Swift », Textures, ID : 10.35562/textures.283


Métriques


Partage / Export

Résumé 0

Cet article se concentrera sur le roman de Graham Swift, Wish You Were Here (2011) et envisagera le paradigme de l’absence comme déterminant dans l’expérience du dépaysement. L’analyse s’appuiera pour cela sur la définition que Jean-Luc Nancy fait du paysage dans Au fond des images, lorsqu’il écrit que le paysage est « l’ouverture du lieu de [l’]absentement ». Swift quitte le décor londonien de son roman précédent pour le milieu rural et centre l’intrigue sur la lignée de fermiers des Luxton, confrontés à une crise sanitaire et familiale. L’installation de Jack et Ellie Luxton sur l’île de Wight pour y tenir un site de caravanes est une tentative de mettre à distance un passé traumatique marqué par la perte et l’absence. Or, il conviendra d’interroger l’efficacité de cet exil. Il semblerait que l’absence se rappelle constamment au couple et se manifeste d’abord dans le paysage insulaire qu’il habite. Nous envisagerons, par ailleurs, en quoi « Farmer Jack » est condamné à demeurer un être dé-paysé, littéralement sans pays. Il est incapable de s’enraciner sur l’île mais alors qu’il retourne dans son Devon natal pour y enterrer son frère, Jack constate que le pays tout entier lui est désormais étranger : « It was all unknown country now. » Swift semble tisser ici un lien d’appartenance problématique entre l’homme et la terre, et plus précisément entre le paysan et le pays. La remise en question de ce lien s’articule en priorité autour d’un lieu paradoxalement mortifère : Jebb Farm, la ferme des Luxtons. Autour de la ferme, Swift dépeint un paysage spectral habité par les absents et une vie agricole qui n’est plus. Il s’agira d’analyser les modalités de retour de ce passé. Nous aimerions également montrer que c’est, à plus large échelle, le retour du rural invisibilisé qui vient troubler les personnages. Il semble finalement que c’est parce qu’il héberge une absence qui travaille que le paysage dépayse. Les personnages sont alors affectés par un manque qui s’écrit dans le paysage et menace de déborder dans l’écriture.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Exporter en