The Black Veil de Rick Moody, roman ventriloque

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The Black Veil est un texte dont l’ambiguïté générique nous invite à repenser le paradigme autobiographique car en lieu et place d’un récit de soi, Rick Moody livre une autofiction reposant sur une imposture qui n’est révélée au lecteur qu’au terme du roman. La parenté entre la famille Moody et le révérend Joseph Moody, pasteur puritain qui aurait inspiré à Nathaniel Hawthorne son personnage du pasteur au voile noir, s’avère totalement infondée. Cet article envisage la mise en échec systématique de l’élan autobiographique comme principe central présidant à l’écriture d’un texte qui privilégie la dissimulation à la confession. Parcouru par de multiples voix, ce récit est celui d’un « je » associatif, qui se déploie en réseau et substitue à la quête identitaire individuelle une quête d’identité nationale. Ne se dévoilant qu’à mots couverts, Moody s’inclut dans une première personne plurielle et redéfinit le récit de soi comme étant nécessairement le récit d’une communauté.

The Black Veil redefines the autobiographical paradigm as its author, Rick Moody, turns the narrative of the self into an autofiction relying on a hoax that is only revealed to the reader at the end of the novel. The link between the Moody family and Joseph Moody, a Puritan reverend who inspired Nathaniel Hawthorne for his short story “The Minister’s Black Veil”, turns out to be totally unfounded. This article considers the systematic failure of the autobiographical impulse as the keystone of this text which privileges dissimulation over confession. As the “I” is swept through by multiple voices, a networked first person emerges and transforms the quest for individual identity into a quest for a national identity. Speaking in veiled terms, Rick Moody includes himself in a plural first person and reevaluates the narrative of the self as being necessary that a larger community.

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