Le recensement des infirmes en France de 1851 à 1876. De la mise en place à la remise en cause

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Entre 1851 et 1876, les recensements quinquennaux de la population française mentionnent une catégorie intitulée « maladies et infirmités apparentes ». Cette étude retrace le processus de fabrique de ce chiffre inédit, de sa mise en place à sa remise en cause, et explicite son contexte de production. Après avoir présenté l’état des connaissances médicales sur les populations concernées, les motivations de cette collecte de données sont discutées. L’article aborde ensuite les enjeux de fiabilité. Des failles sont identifiées à plusieurs échelles du processus d’élaboration selon les différents acteurs responsables de cette production. Il s’agit de problèmes au niveau de l’opération administrative que constitue le recensement, du manque de moyens matériels pour mener à bien cette collecte, de comportements des populations ou des agents municipaux en charge de la collecte, ou encore de réticences des administrateurs quant à la véracité des quantités obtenues. Rencontrés individuellement, ces obstacles compromettent la qualité des données mais plus encore, l’effet cumulatif provoque la méfiance des savants – plus spécifiquement des médecins – dans l’exploitation de ces données qu’ils avaient pourtant sollicitées.