23 mai 2024
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2294-9135
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1377-2368
info:eu-repo/semantics/openAccess , https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/
Arnaud Delamarre et al., « New wine merchants and gentrification: spatialization of discourses and local commercial landscapes », Belgeo, ID : 10.4000/11pll
Le statut, l’image et le rôle du professionnel du vin ont évolué en France parallèlement à la métamorphose du commerce et de la consommation du vin. Dans la société française des années 1960 et 1970, le vin véhicule une image positive qui s’enracine principalement dans l’identité française plutôt traditionnelle et terrienne. S’appuyant sur ce trait culturel, la grande distribution émerge en s’appuyant sur des étals de vins généreux (plusieurs centaines de références), des événements spéciaux (foire aux vins) et des prix bas, pour attirer une clientèle large et diversifiée. Cependant, géographiquement, ce déploiement de la grande distribution n’est pas uniforme, il tend à se concentrer principalement en périphérie des villes, épargnant quelque peu les centres-villes. Cette configuration spatiale a permis aux cavistes spécialisés de se maintenir en déployant leurs magasins dans ces centres. Depuis le début des années 2000, de nouveaux cavistes et magasins de vin sont apparus dans les grands centres métropolitains. Cet article vise à montrer que ces nouveaux commerces affirment leur spécificité à travers la figure même, bien que renouvelée, des cavistes. Nous verrons comment leurs personnalités, mais aussi leurs parcours de vie, ont été mis au service d’un processus de singularisation commerciale dans l’espace urbain. Ils posent ainsi les bases d’un discours viticole distinctif en phase avec un cadre urbain et un paysage commercial spécifiques, nés des dynamiques générées par la gentrification commerciale.