27 mai 2024
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Pierre Ouzoulias, « Nos natura non sustinet : à propos de l’intensification agricole dans quatre terroirs du nord des Gaules », Gallia, ID : 10.4000/11q1e
Cet article consiste en la critique de synthèses récentes sur la démographie antique et en la présentation de réflexions alternatives. Est donc présenté le schéma historiographique, d’inspiration néomalthusien selon lequel l’accroissement démographique des sociétés antiques aurait été bloqué par l’archaïsme et l’immobilisme de l’agriculture et la « loi » des rendements décroissants. Entravées par le « piège malthusien » que font peser sur elles l’accroissement de la population, elles seraient demeurées à un état stationnaire, déterminé par leur niveau technologique et l’optimum de peuplement des territoires. Pour ce modèle économique, la capacité productive des terroirs est souvent considérée comme une donnée exogène, dépendant essentiellement de leurs caractéristiques naturelles.Il lui est opposé les idées d’Ester Boserup qui considère que la pression démographique peut être à l’origine de l’intensification agricole et de la mise en culture de nouveaux terroirs. Ce paradigme est mobilisé pour analyser les conquêtes agricoles de quatre terroirs du nord des Gaules. Elles ont en commun d’être réalisées par des exploitations familiales, au moyen d’aménagements de l’ager et de l’amélioration des capacités agricoles des sols. En conclusion, on s’interroge sur les conditions sociales et économiques de ces processus et sur les capacités des sociétés gallo-romaines à « fabriquer des terres agricoles ».