Discours antiféministes à l’ère numérique : le cas d’un contre-public grec

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26 juin 2024

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Dimitra Laurence Larochelle, « Discours antiféministes à l’ère numérique : le cas d’un contre-public grec », Revue française des sciences de l’information et de la communication, ID : 10.4000/11ubl


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La montée en visibilité des violences faites aux femmes et des revendications féministes au sein de la sphère publique grecque a été accompagnée par l’émergence d’un contre-public antiféministe. Dans une démarche compréhensive, en se basant sur une analyse critique du discours ainsi que sur une observation ethnographique en ligne, l’autrice analyse les stratégies discursives que ce groupe mobilise pour discréditer le féminisme ainsi que les représentations des rapports sociaux de genre véhiculées par le discours de ce contre-public. Les membres de ce contre-public s’auto-définissent comme des « combattants » qui luttent contre les féministes et leurs alliés. Se désignant comme de « vrais » hommes, en opposition aux alliés des féministes, et censés représenter une masculinité idéalisée et héroïque, ils mènent un combat qui vise notamment à donner accès à la « vraie » connaissance, supposée dissimulée par les féministes et les « pseudosciences » que celles-ci promeuvent, et à contrer les discriminations systémiques que subiraient les hommes. Le déni des discriminations, l’association du féminisme au totalitarisme, la délégitimation des expériences des femmes, la pathologisation du féminisme et l’utilisation de l’humour sont certaines des stratégies employées par les membres de ce groupe pour discréditer le féminisme. Cette étude de cas souligne la nature transnationale de l’antiféminisme et démontre que la lutte pour l’égalité des genres demeure un défi constant à l’échelle internationale.

The rise in visibility of gender-based violence and of feminist demands within the Greek public sphere has been accompanied by the emergence of an anti-feminist counter-public. Based on a critical discourse analysis as well as on a non-participant observation of the digital community maintained by the members of this counter-public, the author analyzes the gender representations conveyed by the discourse of this counter-public as well as the strategies its members use in order to discredit feminism. Members of this counter-public define themselves in opposition to feminists, members of the LGBTQIA+ community, and “self-castrated” men who are supposedly subservient to feminism. Homophobic, lesbophobic and heteronormative, the counter-public in question constitutes a grouping which aims at giving access to the “true” knowledge, supposed to be dissimulated by the feminists and the pseudo-sciences that they promote and which fights in order to restore the “natural” order of things. Rewriting history, associating feminism with authoritarianism, interpreting scientific studies through the prism of antifeminism and using humor are some of the strategies employed by members of this counter-public.

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