Un théoricien libéral de la « colonisation intérieure » : Max Sering entre l’Alsace et la Posnanie, en passant par les grandes plaines de l’Amérique

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19 juin 2024

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Robert L. Nelson, « Un théoricien libéral de la « colonisation intérieure » : Max Sering entre l’Alsace et la Posnanie, en passant par les grandes plaines de l’Amérique », Revue d’Allemagne et des pays de langue allemande, ID : 10.4000/11uxe


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Cette contribution s’intéresse à l’un des plus importants théoriciens de la « colonisation intérieure », Max Sering (1858-1939). Il a été influencé de manière décisive par sa formation à l’Université Kaiser Wilhelm de Strasbourg auprès des économistes nationaux Georg Friedrich Knapp et Gustav Schmoller, libéraux de gauche, et qui plaidaient pour une exploitation rationnelle des grandes exploitations agricoles sur l’arrière-plan d’un espace alsacien trop densément peuplé. Lors d’une mission en Amérique du Nord en 1883, Sering avait vu une réalisation de cet idéal, les fermes de 160 acres (67 hectares) créées par le Homestead Act (1862), et qui avaient repoussé la frontière des terres colonisées de plus en plus vers l’ouest. À son retour en Allemagne, il s’est battu pour une mise en œuvre pratique d’une « colonisation intérieure » moderne dans les provinces orientales de l’Empire, la Posnanie et la Prusse-Occidentale. Là, les propriétés possédées par les junkers étaient exploitées par des travailleurs saisonniers polonais, une solution qui n’était avantageuse ni sur le plan économique ni sur le plan politique. Le pouvoir politique des junkers ne permit cependant pas de réforme en profondeur. Les efforts intensifiés à partir de 1886 pour racheter des biens polonais et les distribuer à des colons allemands furent tout aussi infructueux. Les victoires allemandes pendant la Première Guerre mondiale semblaient dans un premier temps permettre une solution qui prévoyait un déplacement à grande échelle de la population polonaise des provinces orientales prussiennes vers les territoires « vides » créés par le traité de Brest-Litovsk et contrôlés par l’Empire. Mais il n’était plus question d’y penser après la défaite de l’Allemagne. Sering aurait certes protesté contre les plans brutaux de colonisation de l’Europe de l’Est par les nazis – mais il est difficile de nier qu’ils rejoignaient sur plus d’un point les positions qu’il avait défendues sur le déplacement de la population polonaise.

Dieser Beitrag befasst sich mit einem der bedeutendsten Theoretiker der „Inneren Kolonisation“, Max Sering (1858-1939). Er wurde entscheidend von seiner Ausbildung an der Kaiser-Wilhelm-Universität in Straßburg bei den linksliberalen Nationalökonomen Georg Friedrich Knapp und Gustav Schmoller geprägt, die vor dem Hintergrund eines zu dicht besiedelten elsässischen Raumes für eine rationelle Bewirtschaftung großer landwirtschaftlicher Betriebe plädierten. Auf einer Studienreise 1883 nach Nordamerika sah Sering dieses Ideal in den durch den Homestead Act (1862) geschaffenen Bauernhöfe von 160 acres (67 Hektar) verwirklicht, die die Grenze des besiedelten Landes immer mehr nach Westen verschoben hatten. Nach seiner Rückkehr kämpfte er für eine praktische Umsetzung einer modernen „Inneren Kolonisation“ in den östlichen Provinzen des Reiches, Posen und Westpreußen. Dort wurden die von Junkern besessenen Besitztümer von polnischen Saisonarbeitern betrieben, eine Lösung die weder in wirtschaftlicher noch in politischer Hinsicht vorteilhaft war. Die politische Macht der Junker erlaubten jedoch keine tiefgehende Reform. Ähnlich erfolglos waren die ab 1886 verstärkten Bemühungen, polnische Güter aufzukaufen und an deutsche Siedler zu verteilen. Die deutschen Siege während des Ersten Weltkriegs schienen zunächst eine Lösung zu ermöglichen, die eine großflächige Umsiedlung der polnischen Bevölkerung der preussischen Ostprovinzen in die durch den Vertrag von Brest-Litowsk geschaffenen, vom Reich kontrollierten „leeren“ Gebiete vorsah. Daran war aber nach der Niederlage Deutschlands nichts mehr zu denken. Sering würde zwar gegen die brutalen Kolonisierungspläne Osteuropas durch die Nazis protestiert haben – es ist aber kaum zu leugnen, dass sie sich in mehr als einem Punkte mit den von ihm vertretenen Positionen einer Umsiedelung der polnischen Bevölkerung berührten.

This article deals with one of the most important theorists of “internal colonization”, Max Sering (1858-1939). He was decisively influenced by his education at the Kaiser-Wilhelm-University in Strasbourg under the left-liberal national economists Georg Friedrich Knapp and Gustav Schmoller, who argued in favour of the rational management of large agricultural holdings against the backdrop of an Alsatian region that was too densely populated. On a mission to North America in 1883, Sering saw this ideal realised in the 160 acres farms created by the Homestead Act (1862), which had pushed the boundaries of settled land ever further westwards. After his return, he fought for the practical implementation of modern “internal colonization” in the eastern provinces of the Empire, Poznań and West Prussia. There, the Junker-owned estates were run by Polish seasonal labourers, a solution that was neither economically nor politically advantageous. However, the political power of the Junkers did not allow for any far-reaching reform. Similarly unsuccessful were the intensified efforts from 1886 onwards to buy up Polish estates and distribute them to German settlers.The German victories during the First World War initially seemed to make a solution possible that envisaged the large-scale resettlement of the Polish population of the Prussian eastern provinces to the “empty” territories created by the Treaty of Brest-Litovsk and controlled by the Empire. However, this was no longer an option after Germany’s defeat. Although Sering would have protested against the Nazis’ brutal colonisation plans for Eastern Europe, it can hardly be denied that they coincided in more ways than one with the positions he advocated for the resettlement of the Polish population.

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