21 juin 2024
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Jean-Charles Ducène, « Tremblement de terre en Islam médiéval : un avertissement ou un signe divin plutôt qu’un phénomène naturel ? », Revue de l’histoire des religions, ID : 10.4000/11vdz
Dès l’émergence de l’islam le tremblement de terre est pris en compte, d’abord comme résultat de la volonté divine, puis sous l’influence des sciences grecques comme effet d’un mécanisme physique profane. Dans le premier cas, comme la nature créée est l’œuvre du Créateur, il n’est pas difficile de concevoir qu’il l’utilise comme instrument, mais pour quoi faire ? Le séisme apparaît ainsi polysémique : il augure, accompagne ou avertit d’un événement à portée universelle, mais il punit aussi des fautes morales. En pratique, l’imaginaire musulman médiéval voit cette intervention divine au travers de deux cosmologies distinctes, mais chacune syncrétique, réunissant des éléments mythiques antérieurs, comme le mont Qāf d’une part, l’ange, le taureau et la baleine d’autre part. Quant à la perspective « mécaniste », elle reprend la théorie aristotélicienne des exhalaisons terrestres pour justifier les secousses du sol par endroits, dans un jeu de poussées et de résistance mû par la chaleur.