5 juillet 2024
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Sylvain Briens, « Valeurs démocratiques et littérature. Le roman policier suédois : une nouvelle littérature de mobilisation ? », Nordiques, ID : 10.4000/11y9x
Héritiers de la tradition d’engagement née avec la percée moderne à la fin du XIXe siècle, les écrivains suédois des années 1930 décident de façon collective de mobiliser par leur production romanesque l’opinion publique contre la montée des extrémismes politiques en Europe. Ce mouvement (1933-1946) est appelé littérature de mobilisation. Le roman policier suédois contemporain partage avec ce mouvement la volonté de dénoncer les dangers de certaines évolutions de la société et se donne pour objectif de prévenir les lecteurs de ce qui les menace collectivement. Il peut, en ce sens, être qualifié de seconde vague de littérature de mobilisation. Les romans de Sjöwall et Wahlöö, de Henning Mankell et de Stieg Larsson dénoncent tour à tour la déroute politique du parti social-démocrate suédois, le racisme, la violence sexuelle et la montée de l’extrême droite. Face à la crise de confiance démocratique en Suède, il s’avère impératif pour ces écrivains de susciter une mobilisation citoyenne au-delà des clivages politiques. L’objectif de cet article est d’évaluer les modalités de l’engagement des écrivains suédois à travers le roman policier contemporain.