Regard sur l’historiographie et la mémoire du Holodomor. Qualification de génocide et paradigme de la Shoah

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5 juillet 2024

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Thomas Chopard, « Regard sur l’historiographie et la mémoire du Holodomor. Qualification de génocide et paradigme de la Shoah », Revue d'histoire culturelle, ID : 10.4000/11yct


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Une part considérable de l’historiographie du Holodomor, la famine qui a frappé l’Ukraine en 1932-1933, gravite autour de la qualification de génocide. Cet effort intense des historiens pour aboutir à cette qualification s’inscrit dans un processus pluriel, scientifique, mémoriel et politique qui passe par des efforts de commémoration dans les années 1980 par la diaspora ukrainienne, dans un climat de fort anticommunisme, par une historiographie précoce marquée notamment par l’influence directe de Raphaël Lemkin, concepteur de la notion de génocide, et par des politiques mémorielles d’ampleur au cours des années 2000 en Ukraine. Ce processus aboutit à la condamnation pour crime de génocide des principaux responsables soviétiques en 2010, épisode judiciaire dans lequel le travail historique a été tout à la fois reversé et mobilisé. L’article insiste aussi sur le rôle majeur joué par le paradigme représenté par l’histoire et la mémoire de la Shoah dans l’élaboration des politiques mémorielles et scientifiques qui ont entouré l’analyse des événements survenus en Ukraine après la collectivisation. Le concept de génocide apparaît ainsi comme un élément majeur dans le renforcement des comparaisons entre différents épisodes de violences de masse, mais aussi dans le fait de souligner leurs différences.

A considerable part of the historiography of the Holodomor, the famine that struck Ukraine in 1932-1933, revolves around the qualification of genocide. This intense effort by historians to qualify the Holodomor as genocide is part of a multi-faceted scientific, memorial and political process that began with commemoration efforts in the 1980s by the Ukrainian diaspora, in a climate of strong anti-communism, an early historiography marked in particular by the direct influence of Raphaël Lemkin, who conceived the notion of genocide, and extensive memorial policies in the Ukraine in the 2000s. This process culminated in the conviction of the main Soviet officials for the crime of genocide in 2010, a legal episode in which historical research was both reversed and mobilized. The article also emphasizes the major role played by the paradigm represented by the history and memory of the Holocaust in the development of memorial and scientific policies surrounding the analysis of events in Ukraine after collectivization. The concept of genocide thus appears to be a major element in reinforcing comparisons between different episodes of mass violence, but also in highlighting their differences.

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