La consommation comme expérience (littéraire) : Je paie d’Emmanuel Adely

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10 juillet 2024

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ELFe XX-XXI

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Maryline Heck, « La consommation comme expérience (littéraire) : Je paie d’Emmanuel Adely », ELFe XX-XXI, ID : 10.4000/11zmd


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Je paie se présente comme un texte (quasi) exclusivement documentaire, qui consiste en un relevé des dépenses quotidiennes de son auteur, strictement consignées jour après jour pendant dix ans. Il résulte de cette expérience un livre éminemment hybride, « OVNI » littéraire dont l’intérêt premier réside dans la manière dont il articule ainsi expérience ordinaire et littérature expérimentale. Je paie engage à penser une extension des frontières du littéraire, du côté des pratiques factographiques, du collage, et plus précisément de l’uncreative writing et du conceptual writing (Kenneth Goldsmith). C’est ce croisement entre ces deux modalités de l’expérience (celle faite dans la vie quotidienne, celle faite sur l’écriture littéraire) que l’on explore ici, afin de montrer comment il vient questionner ce qui peut fait œuvre (littéraire). On s’appuie pour cela sur la proximité de ce texte avec certaines pratiques plasticiennes, notamment l’art conceptuel. À l’instar de ces pratiques, le livre d’Adely interroge certains paradigmes conventionnels définissant l’œuvre d’art, désamorçant les critères esthétiques et l’idée d’une œuvre qui posséderait une valeur per se. Son entreprise doit bien plutôt être appréhendée avec une approche pragmatique et contextuelle, qui donne toute sa place au lecteur dans l’élaboration du sens de l’œuvre – l’expérience en jeu étant dès lors celle aussi de son récepteur. Je paie incite ainsi à élargir notre définition du littéraire, dans un double sens : à étendre, d’une part, le domaine de ce qui est recevable comme littéraire ; à élargir, également, le périmètre de notre approche de l’œuvre, en ne tenant pas seulement compte des propriétés inhérentes à l’objet, mais aussi des contextes dans lesquels il se trouve activé.

Je paie is an (almost) exclusively documentary text, consisting of its author’s daily expenses, strictly recorded day by day over a ten-year period. The result is an eminently hybrid book, a literary “OVNI” whose primary interest lies in the way it articulates ordinary experience and experimental literature. Je paie encourage us to think in terms of extending the boundaries of the literary, in terms of factographic practices, collage and, more specifically, uncreative writing and conceptual writing (Kenneth Goldsmith). We explore this intersection between these two modalities of experience (that made in everyday life, and that made in literary writing), to show how it questions what can make a literary work. To do so, we draw on the proximity of this text to certain visual practices, notably conceptual art. Like these practices, Adely’s book questions certain conventional paradigms defining the work of art, defusing aesthetic criteria and the idea of a work possessing a value per se. Rather, his work must be approached pragmatically and contextually, giving the reader a full role in shaping the meaning of the work - the experience at stake being that of the receiver too. Je paie thus encourages us to broaden our definition of the literary, in two senses : on the one hand, to broaden the scope of what is admissible as literary ; on the other, to broaden the perimeter of our approach to the work, taking into account not only the inherent properties of the object, but also the contexts in which it is activated.

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