Rites de la route et réparation de la mémoire servile : cas de la construction d’une tradition chez les Yémba de l’Ouest-Cameroun (XIXe-XXe siècles)

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12 juillet 2024

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Célestine Colette Fouellefak Kana et al., « Rites de la route et réparation de la mémoire servile : cas de la construction d’une tradition chez les Yémba de l’Ouest-Cameroun (XIXe-XXe siècles) », Cahiers d’études du religieux. Recherches interdisciplinaires, ID : 10.4000/120gj


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À la fin du XXe siècle sont apparues chez les Yémba de l’Ouest-Cameroun de nouvelles pratiques rituelles qui trouvent leur terrain de mise en scène sur les routes, les carrefours et les places de marché : ce sont les rites de la route dits fiέ’ mènzhɛ. L’histoire de la construction de ces rites renseigne sur le processus d’émergence d’une institution ou d’une tradition nouvelle dans certaines communautés africaines. En effet, les rites de la route émergent comme moyen thérapeutique contre les traumatismes hérités par les Yémba de leur passé esclavagiste et colonial, et de la guerre d’indépendance pendant laquelle des membres de leurs familles furent enlevés et conduits ailleurs, loin de leur terre. Les rites de la route deviennent ainsi des structures de réparation de la mémoire de ces personnes enlevées. La construction de ces traditions rituelles est donc le fait d’un héritage historique traumatisant à cause des enlèvements, de la torture, de la mort et de l’oubli des membres de la communauté. Par un procédé de reproduction et inspiré des institutions de la mémoire existante, ces nouvelles pratiques rituelles apparaissent comme la solution adéquate à ce traumatisme mémoriel. Au gré de leur pratique d’une génération à une autre, leur efficacité va conduire à leur institutionnalisation comme tradition nouvelle.

At the end of the 20th century, new ritual practices which find their staging ground on the roads, crossroads and market places appeared among the Yémba of West Cameroon: these are the road rituals, called fiέ' mènzhɛ. The history of these ritual construction provides information on the process of emergence of an institution or a new tradition in certain African communities. Indeed, the road rituals emerge as a therapeutic means against the traumas inherited by the Yémba from their slavery, colonial past and the war of independence during which members of their families were kidnapped and taken elsewhere. The road rituals thus become structures for repairing the memory of these abductees. The construction of ritual tradition was therefore born of a traumatic historical by the fact of abductions, tortures, death and oblivion of members of the community. By a process of reproduction and inspired by existing memory institutions, these new ritual practices appear as the appropriate solution to the memory trauma. Their effectiveness will lead to their institutionalization as a new tradition, as they are practiced from one generation to another.

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