Senghor et les « glacis intérieurs »

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Le texte qui suit rapporte certains passages de deux entretiens distincts au domicile muséal de Jean-Gérard Bosio. Le premier a été mené par Coline Desportes en février 2018, tandis que le second a été mené par Claire Riffard en janvier 2024. Le conseiller culturel, artistique et diplomatique que fut J.-G. Bosio évoque l’esprit compartimenté de Senghor, son goût de l’ordre mais aussi de la rencontre, puis ses pratiques d’écriture. Il témoigne de la genèse de l’« Élégie pour Georges Pompidou », de la collaboration avec André Manessier autour de l’« Élégie pour Martin Luther King » et des circonstances de l’arrivée au Sénégal de l’artiste haïtien Gérard Chenet. Homme d’émotion, homme de foi, Senghor fut aussi cerné par des « glacis intérieurs » et habité par la présence de la mort.

The following text reports certain passages from two separate interviews, at the home of Jean-Gérard Bosio. The first was conducted by Coline Desportes in February 2018, while the second was conducted by Claire Riffard in January 2024. J.-G. Bosio, a cultural, artistic and diplomatic adviser, talks about Senghor’s compartmentalised mind, his taste for order but also for encounters, and his writing practices. He describes the genesis of “Élégie pour Georges Pompidou”, the collaboration with André Manessier on “Élégie pour Martin Luther King” and the arrival of Gérard Chenet in Senegal. A man of emotion, a man of faith, Senghor was also surrounded by “inner glacis” and inhabited by the presence of death.