Architectures de résistance ordinaire. Une méthode hybride pour transformer une cité avec ses habitants

Résumé Fr En

Cette réflexion explore les usages de l’autoconstruction en quartier populaire, faisant l’hyppothèse qu’ils peuvent être compris comme des pratiques architecturales de résistances ordinaires et, à cet égard, pris au sérieux dans un projet de transformation architecturale avec des architectes. L’article propose un regard croisé entre anthropologie et architecture pour raconter les expérimentations menées dans le projet-recherche de réhabilitation de la cité de Beutre (Mérignac, France). Les processus historiques de travaux informels réalisés par les habitants de la cité sont notamment intégrés au projet. Avec les multiples tactiques habitantes, les architectes ont expérimenté une conception ouverte au cas par cas, où leur intervention s’adapte, entre réparation et autoconstruction. Pour mieux restituer l’hybridité des savoirs de transformation architecturale, le texte agence des matériaux multiples sous forme de carnet de terrain (entretiens, dessins, photographies).

This reflection explores how the self-constructions leaded by residents in social housing are practices of ordinary resistance. How can these experiences be taken seriously in an architectural transformation project? This combined look between anthropology and architecture proposes to recount the experiments carried out in the research project for the rehabilitation of the city of Beutre (Mérignac, France). The historical processes of informal work are integrated into the project. With multiple resident tactics, the architects experimented an open design, where their intervention adapts to each singular cases, between due repair and free self-construction. To reflect the hybridity of knowledge of architectural transformation, the text combines multiple materials in the form of a field notebook (interviews, drawings, photographs).