“I shall not trouble the reader”: Gulliver’s Travels, readers and reading

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2 janvier 2021

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XVII-XVIII

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Ruth Menzies, « “I shall not trouble the reader”: Gulliver’s Travels, readers and reading », XVII-XVIII, ID : 10.4000/1718.4887


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Judicieux, candides, curieux, indulgents, doux, courtois, ignorants… les lecteurs de Lemuel Gulliver sont caractérisés de diverses manières. Aussi convenus qu’ils puissent paraître, ces adjectifs font partie intégrante de la relation complexe que Jonathan Swift tisse avec ses lecteurs. Ces apostrophes, en proposant différents types de lecteur, mettent en évidence un procédé métatextuel par lequel Gulliver’s Travels étudie le rapport entre le texte et ses lecteurs, ainsi que sa propre textualité. Certains de ces adjectifs pourraient inciter les lecteurs réels à estimer qu’ils posséderaient de tels atouts, tandis qu’ils seraient sûrement tentés d’en attribuer d’autres uniquement à des lecteurs hypothétiques. La satire de Swift, pourtant, empêche pareille réaction, contraignant les lecteurs à examiner leur propre nature ainsi que leur statut de lecteur et à réfléchir à la lecture tout en la pratiquant. Bien que le narrateur affirme de manière répétée ne pas vouloir « déranger le lecteur », lire Gulliver’s Travels n’en demeure pas moins une expérience profondément troublante.

Judicious, candid, curious, indulgent, gentle, courteous, ignorant… Lemuel Gulliver characterizes his readers in various ways. Although such modifiers may appear merely formulaic, they are an integral part of the complex relationship Jonathan Swift weaves with his readers. These interjections posit types of readers, highlighting a metatextual process whereby Gulliver’s Travels explores the relationship between readers and texts, while simultaneously foregrounding its own unreliable textuality. Some of the modifiers used endow the fictional readers with laudable qualities, inciting actual readers to presume that they possess such merits; others are such that readers may prefer to consider that they apply only to other, hypothetical readers. However, Swift’s satire precludes such reassuring impulses, forcing readers to assess their own nature and their status as readers, reflecting on reading texts while engaged in that very act. Although the narrator repeatedly states his disinclination to trouble the reader, reading Gulliver’s Travels therefore remains an extremely troubling experience.

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