L’Empire des sens : sensualité, significations et circulations de la nouvelle culture matérielle

Fiche du document

Date

5 janvier 2018

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Source

XVII-XVIII

Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0291-3798

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2117-590X

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess


Sujets proches Fr

Idée d'empire

Citer ce document

Ariane Fennetaux, « L’Empire des sens : sensualité, significations et circulations de la nouvelle culture matérielle », XVII-XVIII, ID : 10.4000/1718.900


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

En s’intéressant à la nouvelle culture matérielle importée en Grande-Bretagne, et plus largement en Europe, par les grandes compagnies commerciales, l’article entend mettre en lumière plusieurs aspects de la construction matérielle de l’empire et ainsi contribuer à la critique d’une vision européocentrique de l’empire. A travers les exemples plus spécifiques de la porcelaine chinoise et du coton indien, il s’agit de jouer sur les différentes significations du mot « sens » et d’interroger la sensualité nouvelle de ces objets, afin de comprendre la signification à lui donner. Les qualités sensorielles de ces nouveaux objets qui fascinent tant les Européens ne correspondent pas uniquement à l’émergence de nouveaux plaisirs esthétiques, ni même à un hédonisme qui n’aurait d’autre finalité que la satisfaction des sens. Ces nouvelles caractéristiques viennent enrichir et compliquer la manière dont sont évalués les objets à une époque où c’est le toucher qui, combiné à la vue, permet d’établir la valeur d’un objet. Enfin, les qualités spécifiques de la porcelaine et du coton correspondent également à des savoir-faire techniques non maîtrisés par les Européens et viennent ainsi remettre en cause la vision européocentrique de l’empire. Les porcelaine et cotonnades, qui portent les marques d’hybridations techniques et esthétiques complexes, rendent ainsi manifestes l’existence de circulations multiples au sein d’un espace multipolaire où la Grande-Bretagne n’est qu’un des nombreux acteurs impliqués. Pourtant ce sont précisément ces objets aux origines hybrides qui sont peu à peu identifiés avec ce qui serait une identité matérielle britannique.

Looking at the objects brought to Europe by the early modern trading companies, the article purports to shed light on the material culture of empire and through object analysis to add to the critique of Eurocentric visions of empire. Based more specifically on Chinese porcelain and Indian cotton, the article looks at the sensory qualities of these objects to understand their meaning. The new material culture captivated Europe in part because of its sensuousness, but the sensory qualities of china and cotton are not only to be seen in terms of aesthetic pleasure or as leading to the hedonistic gratification of the senses – the way they were often seen by moralists of the time. The intrinsic material properties of these objects should be understood in the wider context of a period when « material literacy » was widespread and objects’ value was ascertained by the combined efforts of the eye and the hand. The physical properties of cotton and china, mostly unknown to Europeans before the 17th century, complicated the grammar and vocabulary needed to distinguish between different goods, especially when fakes, imitations and forgeries became widespread. But most importantly the material properties of cotton and china relied on technical expertise on the part of Indian and Chinese craftsmen which for a long time defied Europe’s best efforts to imitate them. Porcelain and cotton goods, when closely looked at, reveal long-standing networks of circulation and cast doubt on a Eurocentric vision of empire, showing instead the latter to be the result of multipolar sets of influence and interaction where Britain was only one of the many participants involved. Yet, the very objects that were the result of complex processes of technical and cultural hybridization gradually became appropriated by Britain as part of its material identity.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en