15 avril 2014
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Jean-Pierre Berthomé et al., « Des parents italiens pour les Enfants du Paradis », 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze, ID : 10.4000/1895.4525
Beaucoup de légendes entourent la production des Enfants du Paradis. Fondé sur l’exploration d’archives peu étudiées, cet article vise à mettre au jour une réalité plus complexe en replaçant l’histoire du film dans un triple contexte. D’abord celui des stratégies de pénétration du cinéma français par les Italiens durant l’Occupation. Ensuite les activités du producteur André Paulvé à la tête des studios de Nice pendant cette période. Enfin le rôle joué en Italie et en France par la société Scalera Film au même moment. Il en ressort que les restrictions imposées au cinéma français de l’Occupation ont obligé Paulvé à proposer à la firme italienne Scalera de devenir le producteur des Enfants du Paradis. Pour cette raison, c’est l’armistice séparé signé par les Italiens qui a provoqué en septembre 1943 l’interruption du tournage. La reprise de la production par Pathé-Cinéma a été ensuite fortement encouragée par les Pouvoirs publics français. Dès avant la sortie du film, un discours consensuel s’est immédiatement constitué pour faire de celui-ci une sorte d’emblème de la Résistance nationale, au prix d’un certain nombre de distorsions de la vérité historique largement nourries par les déclarations de Marcel Carné.