30 octobre 2019
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François Albera, « Le Cinématographe dans le mouvement :une métaphysique des feuilles », 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze, ID : 10.4000/1895.6754
La réception du Cinématographe Lumière à son émergence suggère qu’avec lui s’institue une distinction entre deux types de mouvement : celui des figures (qui a été jusqu’ici analysé et reconstitué par les jouets optiques, la chronophotographie et les bandes du kinétoscope) et celui du fond qui demeurait jusque là indifférencié, neutre et devient, avec les Lumière, un milieu. L’anecdote reprise par Méliès du mouvement des feuilles des arbres dans le vent semble ainsi désigner un phénomène qui est celui de la captation/restitution des micro-mouvements de la matière, l’aérien, rendant tangible l’insaisissable éther. L’hypothèse de cette étude est que le cinéma accompagne par là la refondation du monde physique par la science sur la base de la crise du modèle mécanique – que proclame Albert Einstein – que font éclater les évolutions de la thermodynamique, l’optique, l’électromagnétisme et la microphysique. Le point de jonction se situe dans les rapports entre ces phénomènes naturels aériens, de poussières, de fumées ou de feuilles innombrables avec l’activité de l’émulsion du film et ses cristaux d’halogénures d’argent.