Sources orales et histoire du cinéma

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19 octobre 2021

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Résumé Fr En It

Les historiens académiques ont manifesté pendant longtemps de fortes réticences dans l'utilisation des sources orales, considérant qu'elles n'offraient pas de garanties suffisantes de fiabilité. Par ailleurs tandis que le cinéma était encore considéré comme une distraction populaire peu digne d'intérêt, ils ont laissé aux journalistes et aux critiques le soin de construire l'histoire du cinéma. La plupart des grandes histoires générales du cinéma sont ainsi l'œuvre d'historiens autodidactes qui ont tenté d'appliquer les méthodes de l'historiographie avec plus ou moins de rigueur. De leur côté les ethnologues, étudiant des civilisations essentiellement ou complètement orales, ont été parmi les premiers à établir à cette fin des protocoles spécifiques dans le recueil de données. Et les sociologues ont, à leur tour, cherché à élargir les informations fournies par les sources écrites en procédant à des enquêtes orales. Dans le domaine du cinéma, c'est à partir de 1943-1944 qu'Henri Langlois et Musidora entreprennent de recueillir, au moyen de la sténotypie, les souvenirs des vétérans du cinéma dans le cadre de la « Commission de recherche historique » créée au sein de la Cinémathèque française. Pour ce qui est de l'université et de la recherche historique, ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale, alors que se développaient des techniques d'enregistrement sonore simples d'utilisation, que les sources orales ont fait leur véritable entrée dans l'historiographie et la méthodologie du recueil et du contrôle des témoignages s'est progressivement affinée. Tandis que l'audience de la télévision s'accroissait, de grandes séries d'émissions diffusèrent des entretiens de cinéastes : Cinéastes de notre temps, Histoire du cinéma par ceux qui l'ont fait, etc. que l'ouverture des Inathèques permet actuellement de consulter. Cette collecte de témoignages, qu'elle se fasse au sein des universités, par la télévision ou par d'autres intervenants, a subi des distorsions. La parole a été donnée plus volontiers aux acteurs ainsi qu'aux réalisateurs, portés au premier plan par la politique des auteurs, au détriment de tous les autres artistes, techniciens, distributeurs et exploitants qui, chacun dans sa spécialité de la production à l'exploitation, font aussi que le cinéma existe. Une évolution à cet égard semble toutefois se dessiner.

Academic historians have long expressed strong reservations about the use of oral sources, considering them unreliable. Moreover, while the cinema was still seen as little more than a popular distraction, institutional historians left it to journalists and critics to build the foundations of a history of cinema. Most of the great general histories of cinema are thus the work of self-taught historians who applied historical methods with varying degrees of rigour. For their part, ethnologists, who studying mainly oral civilizations, were among the first to establish specific protocols for collecting data from oral sources. Then sociologists, in turn, sought to expand the information provided by written sources by conducting oral surveys. In the field of cinema, within the framework of the French Cinémathèque's “Historical Research Commission”, it was from 1943-1944 that Henri Langlois and Musidora undertook to record, with the help of stenographers, the memories of film veterans. As far as academic historical research is concerned, it was not until after World War II, when easy-to-use sound recording techniques were developed, that oral sources really began to be used, and the methodology of the collection and the control of such evidence was gradually refined. As television audiences grew, major series of programs broadcast interviews with filmmakers: Filmmakers of Our Time, History of Cinema by Those Who Lived It, and others, which can now be consulted at the French Inathèque. This collection of testimonies, whether in universities, on television or by other stakeholders, has been distorted. More attention was given to actors and directors, brought to the foreground by the so-called auteur policy, at the expense of other artists, technicians, distributors and exhibitors, all of whom also contribute to the existence of cinema.

Gli storici accademici sono stati a lungo assai riluttanti riguardo all'uso delle fonti orali, nella convinzione che non offrano sufficienti garanzie di affidabilità. Peraltro, mentre il cinema era ancora considerato un divertimento popolare di scarso interesse, hanno lasciato a giornalisti e critici il compito di fare la storia del cinema. Di conseguenza, la maggior parte delle grandi storie generali del cinema sono opera di storici autodidatti che hanno cercato di applicare i metodi della storiografia con più o meno rigore. Per parte loro gli etnologi, studiosi delle civiltà essenzialmente o completamente orali, sono stati tra i primi a stablire dei protocolli specifici per la raccolta di questo tipo di dati. E i sociologi, a loro volta, hanno provato ad ampliare le informazioni fornite dalle fonti scritte realizzando inchieste orali. In ambito cinematografico, è a partire dal 1943-1944 che Henri Langlois e Musidora iniziano a raccogliere, per mezzo della stenotipia, i ricordi dei veterani del cinema nell'ambito della “Commissione di ricerca storica” creata in seno alla Cinémathèque française. Per quanto riguarda l'università e la ricerca storica, solo dopo la seconda guerra mondiale, quando si sono sviluppate tecniche di registrazione sonora di facile utilizzo, le fonti orali hanno fatto il loro vero e proprio ingresso nella storiografia e la metodologia di raccolta e verifica delle testimonianze si è progressivamente affinata. Man mano che il pubblico dei telespettatori aumentava, diverse serie di trasmissioni televisive diffondevano interviste di cineasti (Cinéastes de notre temps, Histoire du cinéma par ceux qui l'ont fait, ecc.) che attualmente l'apertura delle teche INA (Institut national de l'audiovisuel) consente di consultare. Questa raccolta di testimonianze, sia che fosse realizzata in ambito universitario, per la televisione o altro ancora, è stata spesso frutto di distorsioni. Infatti, è stata data più volentieri la parola agli attori e ai registi, messi in primo piano dalla politique des auteurs, a scapito di tutte le altre categorie di artisti, tecnici, distributori ed esercenti che, ciasacuno nella propria specificità, dalla produzione alla distribuzione, a loro volta fanno sì che il cinema esista. Sembra tuttavia che in proposito si stia prospettando un'evoluzione.

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