Paris en chantier : exhumer le carnaval par le trou des Halles

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19 octobre 2021

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Vincent Bauchard, « Paris en chantier : exhumer le carnaval par le trou des Halles », 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze, ID : 10.4000/1895.8183


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La destruction des Halles de Paris en 1971 est vécue par la population parisienne comme une véritable agression de la part des pouvoirs publics. De ce chantier interminable laissant un gouffre béant en plein cœur de la capitale plusieurs années durant, nous ne trouvons plus beaucoup de traces. Le « Trou des Halles » semble s'être progressivement effacé dans la mémoire collective. Quelques cinéastes ont pourtant essayé de conserver ce souvenir, en tournant leurs films au moment même où le Paris d'avant-guerre disparaissait. En 1973, Philippe Haudiquet signe un court documentaire sur la destruction des Halles, sobrement intitulé Les Halles, 1973. En 1974, Marco Ferreri met en scène, dans le trou même, une parodie de western, Touche pas à la femme blanche ! et Pierre Tchernia imagine une guerre fantaisiste entre des défenseurs du patrimoine, réfugiés dans les sous-sols de Paris, et le Ministre des Travaux Publics. Témoins privilégiés d'une « folie de l'urbanisation » des années 1970, ces trois films prennent position contre les pouvoirs publics en convoquant, chacun à leur manière, les formes populaires du carnaval.

The destruction of the area known as “les Halles” in 1971 was experienced by the Parisian population as an act of aggression by the State. Today one can barely find a trace today of this endless construction site which left a gaping hole in the middle of the French capital for many years. The « Trou des Halles » seems to have disappeared from the collective memory. However, several filmmakers tried to preserve this moment, shooting their movies just when the pre-war Paris was disappearing. In 1973, Philippe Haudiquet made a short film about the destruction of the Halles, titled Les Halles, 1973. In 1974, Marco Ferreri used the area as location for his parody of a western, Touche pas à la femme blanche !, while Pierre Tchernia made a film about a playful war between a group of historians and the Minister of Public Works. These three films bear witness to the « construction fever » of the 1970s, taking positions against the state authorities, and each in its own way recalling the popular tradition of the carnival.

La distruzione delle Halles di Parigi nel 1971 è stata vissuta dalla popolazione parigina come una vera e propria aggressione da parte dei poteri pubblici. Da questo cantiere interminabile, che ha lasciato una voragine spalancata nel cuore della capitale per molti anni, non restano più molte tracce. La “fossa delle Halles” sembra essersi cancellata progressivamente dalla memoria collettiva. Alcuni cineasti, tuttavia, hanno cercato di conservare questo ricordo, girando i loro film proprio quando la Parigi di quegli anni stava scomparendo. Nel 1973, Philippe Haudiquet firma un corto documentario sulla distruzione delle Halles, intitolato sobriamente Les Halles, 1973. Nel 1974, Marco Ferreri mette in scena, proprio nella “fossa”, una parodia di western, Non toccare la donna bianca. E Pierre Tchernia immagina una fantasiosa guerra tra alcuni difensori del patrimonio urbanistico rifugiati nel sottosuolo e il Ministro del Lavori Pubblici. Testimoni privilegiati di una “follia dell'urbanizzazione” degli anni Settanta, questi tre film prendono posizione contro i poteri pubblici richiamando, ciascuno a modo proprio, le forme popolari del carnevale.

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