15 avril 2012
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Deborah Meunier et al., « La langue qui fâche : quand la norme qui lâche suscite l’insulte », Argumentation et analyse du discours, ID : 10.4000/aad.1285
Dans cet article nous proposons d’étudier les titres de groupes facebook dont les dénominations visent à dévaloriser les locuteurs qui ne maîtrisent pas la norme linguistique. On verra que lorsqu’il s’agit de la maîtrise de la langue, les internautes stigmatisent les accrocs à la norme et peuvent adopter des attitudes d’une extrême violence : les fautes sont considérées comme insultantes pour ceux qui maîtrisent la langue. La violence verbale observée trouverait sa légitimité dans le fait qu’il y a « outrage à la langue » : les locuteurs « censeurs » seraient dès lors autorisés à produire un discours violent « outrageant » vis-à-vis des faiseurs de fautes. Nos analyses montreront que l’appel au regroupement contre les « locuteurs-fauteurs » repose sur une doxa commune (l’importance de la maîtrise de la langue) plutôt que sur une argumentation explicite. Nous verrons comment se manifeste linguistiquement la violence verbale dans notre corpus (phénomènes énonciatifs, processus interactionnel,…) et où se situent les dénominations facebookiennes sur une échelle graduée de violence.