Entre positionnements victimaires et attitudes identitaires : hétéro- et auto-désignations des Afrodescendants

Fiche du document

Date

18 octobre 2019

Discipline
Type de document
Périmètre
Identifiant
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1565-8961

Organisation

OpenEdition

Licences

https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess



Sujets proches Fr

Victimisation

Citer ce document

Sonia Branca-Rosoff, « Entre positionnements victimaires et attitudes identitaires : hétéro- et auto-désignations des Afrodescendants », Argumentation et analyse du discours, ID : 10.4000/aad.3624


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Cet article examine un bref moment discursif où, en 2017, des militants antiracistes « différentialistes » se sont battus pour obtenir le changement de nom d’un théâtre, « Le Bal Nègre » (en mémoire du nom qui l’a rendu célèbre dans les années 30), affirmant que, quel que soit le contexte linguistique, « Nègre » est une insulte. J'analyserai certains aspects du discours de ceux qui se considèrent comme victimes du racisme néocolonial et du discours des groupes qui se sentent injustement accusés et qui se décrivent comme les victimes d'un nouveau racisme inversé. Adoptant, un point de vue discursif qui part du fait que le langage est utilisé pour construire des images sociales de soi et de l'autre, ce travail cherche à dégager des caractéristiques représentatives du discours antiraciste actuel. Il explore la façon dont l'énonciation des victimes articule expérience intime et généralisation, émotion et argumentation ; le rôle du scandale : l'événement, même minime, renforce le sentiment d'appartenance à une force collective ; les batailles autour des dénominations sociales ; la construction d'une démarcation binaire entre des catégories qui efface toute hétérogénéité interne ; le rôle des émotions partagées sur les réseaux sociaux qui consolident le sentiment d'appartenance à un groupe de victimes.

This article examines a brief discursive moment when, in 2017, “differentialist” anti-racist activists fought to change the name of a theater, “The Bal Nègre” (in memory of the name that made it famous in the 1930s), arguing that, regardless of the linguistic context, “Nègre” (Negro) is an insult. I will analyze some aspects of the discourse of those who see themselves as victims of neocolonial racism, as well as of those who feel unjustly accused and who describe themselves as victims of a new inverted racism. Adopting a discursive point of view emphasizing that language is used to construct social images of the self and the other, I seek to identify some characteristics of the current anti-racist discourse: the enunciation of the victims articulates intimate experience and generalization, emotion and argumentation; the role of scandal: the event, however small, reinforces the feeling of belonging to a collective force; battles around corporate names; the construction of a binary demarcation between black and white( highlighting similarities and eliminating differences); the role of emotions shared on social networks that consolidate the feeling of belonging to a group of victims.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en