Prémisses indéniables, mais dialogue de sourds quand même : la liberté d’expression au prisme d’une votation helvétique (initiative « muselière »)

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15 avril 2010

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Thierry Herman, « Prémisses indéniables, mais dialogue de sourds quand même : la liberté d’expression au prisme d’une votation helvétique (initiative « muselière ») », Argumentation et analyse du discours, ID : 10.4000/aad.776


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Peut-on débattre sur cet arrière-plan topique universel que sont les Droits de l’Homme ? Si tout le monde est d’accord avec ces principes, est-il encore possible d’assister à d’irrémédiables coupures argumentatives entre deux camps pratiquant le dialogue de sourds (Angenot 2008) ? L’analyse d’un corpus tout à fait particulier qui représente toute une production textuelle servant aux citoyens suisses pour se forger une opinion avant un référendum tend à montrer que oui. Ce corpus journalistique et politique se fonde sur un cas assez aigu de débat autour de la liberté d’expression. Ces textes commentent un projet émanant de citoyens suisses qui visait à interdire à l’exécutif fédéral de se prononcer sur un sujet de vote pendant la campagne précédant la votation, le but étant de ne pas influencer par leur autorité le choix des citoyens. Restreindre ainsi la liberté d’expression au profit supposé d’une liberté de choix et de discernement conduit à une bataille entre deux camps. La rhétorique éristique qui en résulte confirme l’hypothèse du dialogue de sourds en se fondant sur une stigmatisation du camp adverse, un combat autour de définitions clés et un désaccord sur le relevé des problèmes. Moins que des arguments, les adversaires se renvoient des questions de frontières, de lexique et de légitimité.

Is it possible to argue about something as universal as human rights, defined as an agreement transcending cultural differences? When there is a general consensus around some principles, can argumentative breaks between two opponents still occur? A case study drawing on texts aimed at influencing the Swiss citizens’ opinion before a referendum tends to show that “the dialogue of the deaf” (Angenot 2008) can, and indeed does, go on. In Switzerland, citizens have to vote about many projects every year. One of them proposed to prohibit the government from expressing its standpoint during the weeks preceding a vote in order to prevent it from using its authority upon the voters. This infringement on the freedom of speech in the name of a so-called liberty of choice and judgment led to a political battle in the media. The eristic rhetoric practiced at this occasion relied on stigmatization of the opponent, a battle over key definitions and a disagreement about the nature of the problems, confirming Angenot’s hypothesis of a dialogue of the deaf. Rather than exchanging arguments, the two sides fought over questions of borders, lexicon and legitimacy.

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