20 juin 2007
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0399-0826
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2108-6443
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Isabelle Dujonc, « Les films fixes et les missionnaires de l’Ouest de la France », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, ID : 10.4000/abpo.1097
Depuis plusieurs années déjà, le Service Audio Visuel du Diocèse d’Angers (SAVDA) s’est appliqué à réunir des milliers de bobines de films fixes, essentiellement à partir de l’Ouest de la France. Dès les années 1920, date de leurs premières apparitions, ces derniers furent utilisés lors des cours de catéchisme, dans les patronages ou un peu plus tard à l’école ; ils surent ainsi attirer l’oeil des projectionnistes de l’époque par l’originalité de leur forme mais surtout par leur contenu, avec une variété surprenante d’images religieuses, éducatives et récréatives. Petite bobine de 35 mm, noir et transparente puis colorisée à partir des années 1950, le film fixe succéda aux plaques de verre et lanternes magiques avant d’être à son tour remplacé par la diapositive, son utilisation s’achevant définitivement en France à l’aube des années 1970. L’attrait que représentaient les missionnaires pour la population française a très tôt permis aux maisons d’édition de films de consacrer une partie de leurs productions à ces derniers. Les films furent ainsi construits de manière à présenter l’apostolat des missionnaires dans toute sa réalité : enseignement de la doctrine religieuse et des sacrements mais aussi apprentissage scolaire et technique, soins médicaux, etc. Les films fixes n’ont néanmoins pas été uniquement une technique audiovisuelle destinée à susciter des vocations lors de conférences ou dans les patronages. Des années plus tard, les bobines ont été utilisées au sein des missions, emportées par des missionnaires désireux de faire découvrir la religion aux populations locales et de leur procurer quelques instants de détente par le biais d’un outil tout à fait original pour elles mais déjà dépassé par de nouvelles techniques plus modernes en France. C’est en définitive à cette fin, dans des pays pauvres et dépourvus de moyens, que des missionnaires peuvent encore aujourd’hui projeter ces images qui connurent tant de succès.