20 juillet 2006
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Olivier Charles, « Un précurseur ? Christophe-Michel Ruffelet (11 janvier 1725-21 août 1806), chanoine et historien à l’époque des Lumières », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, ID : 10.4000/abpo.1285
Les chapitres des cathédrales bretonnes d’Ancien Régime, contrairement à d’autres, n’abritent que de rares chanoines érudits. La figure du Briochin Christophe-Michel Ruffelet (1725-1806), auteur des Annales briochines, n’en est que plus précieuse et montre que l’archétype des chanoines historiens du XIXe et de la première moitié du XXe siècle peut être découvert parmi les prébendés du XVIIIe siècle. Le personnage est d’ailleurs des plus intéressants. Il est en effet le propriétaire d’une imposante bibliothèque – plus de 4 000 volumes ; la plus grande bibliothèque de chanoine en Bretagne – largement ouverte sur les préoccupations les plus contemporaines en histoire, en sciences, en politique… De plus, Ruffelet est un érudit qui s’intéresse autant à l’histoire la plus ancienne de la Bretagne qu’aux débats politiques les plus récents. Enfin, s’il ne se distingue pas de ses confrères par les origines, le déroulement de sa carrière – il accède tardivement au canonicat – est assez atypique. L’étude du cas Ruffelet permet de surcroît de fortement nuancer l’image souvent dévalorisante accolée aux chanoines. Il n’est ni un dilettante, ni un ecclésiastique fermé aux évolutions de son temps, ni un conservateur impénitent entièrement tourné vers le passé. Le refus des transformations sociales et ecclésiales engendrées par la Révolution ne signifie pas refus de la modernité.