20 mars 2004
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/0399-0826
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2108-6443
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Christophe Marion, « Les « homes de foy » vendômois de 1355 à 1419 Un monde sans bouleversements », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, ID : 10.4000/abpo.1625
Le Livre des Fiefs, qui fournit pour la période 1355-1419 la liste des vassaux du comte de Vendôme, permet de nuancer les impressions qui se dégagent de nombreuses études historiques centrées sur la « crise nobiliaire » du bas Moyen Âge occidental. S’il éclaire un dynamisme comtal qui se traduisit souvent par une politique d’acquisition de fiefs au détriment de l’ancienne chevalerie, nous ne pouvons dire que celle-ci connut des difficultés importantes. En fait, il semble nécessaire de porter un regard nouveau sur les « reuves » du déclin chevaleresque. Ainsi, les ventes de seigneuries semblent plutôt témoigner de pratiques qui peuvent être expliquées par la circulation des biens dotaux ou le déplacement spatial de certaines lignées. C’est trop souvent de l’illogisme apparent de ces politiques patrimoniales que nous tirons l’argument du déclin. De même, le mariage entre bourgeoisie et chevalerie ne saurait être considéré systématiquement comme « mésalliance » : très souvent, il répond à une pratique répandue dans la société médiévale (l’hypogamie des femmes) et à des enjeux patrimoniaux que nous devons nous attacher à découvrir. La « percée » bourgeoise, enfin, ne fut pas nette dans le Vendômois bas médiéval : si elle s’accompagna, parfois, d’une reconnaissance social de la noblesse, l’anoblissement ne fut pas toujours le moteur ou le point d’orgue d’un hypothétique cursus honorum du notable citadin. Il fut lié aux circonstances et aux nécessités pratiques (l’exemption du franc-fief par exemple) commandées par une politique tournée vers l’acquisition de fiefs que nous appelons trop souvent seigneuries.