23 août 2018
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Anthony Hamon, « Le miroir des notables ? », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, ID : 10.4000/abpo.3865
Face à la chute du prix des céréales et au mécontentement paysan qui en résulte, Napoléon III décide, le 22 janvier 1866, d’organiser une vaste enquête agricole afin de satisfaire l’opinion publique. Nous avons décidé d’étudier le déroulement de cette enquête au sein de la Bretagne dite historique, divisée pour l’occasion en deux circonscriptions. Pour mener à bien cette entreprise, les préfets ont formé des commissions départementales constituées de notables locaux, dirigées soit par des hauts fonctionnaires, soit par de grands notables fidèles au régime impérial. Néanmoins, si cette organisation administrative s’applique uniformément à toute la France, le cas breton présente deux caractères bien spécifiques. Tout d’abord il existe depuis plusieurs décennies en Bretagne un intense réseau d’associations agricoles, créées et dirigées par les notables ruraux. Ces structures, très bien implantées à l’échelle cantonale, comprennent parfois plusieurs centaines d’adhérents. D’autre part les notables bretons exercent une autorité non négligeable sur les masses paysannes. L’État ne peut pas se passer de leur service : ils sont donc, en raison de leurs connaissances agricoles, les intermédiaires indispensables pour la réussite de l’enquête. Il s’agit pour le coup d’en analyser les résultats en Bretagne afin d’appréhender les effets de la coopération entre les notables et l’administration.