9 juillet 2020
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Joris Guillemot, « Entreprises privées et psychiatrie dans la France des années 1930 », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, ID : 10.4000/abpo.5603
Cet article a pour objectif d’étudier les nouvelles modalités de prise en charge des malades mentaux dans la France des années 1930, avec en toile de fond la question des rapports entre les pouvoirs publics et les entrepreneurs privés dans le domaine de la médecine de façon générale et de la psychiatrie en particulier. Nous avons choisi ici d’étudier le cas d’un asile, celui de Plouguernével (Côtes-du-Nord) qui ouvre en 1934 grâce à un industriel de la Troisième République : Justin Perchot. La création de cet établissement vise tout d’abord à réduire l’encombrement des asiles, notamment dans la Seine. Elle se veut également une réponse à la crise économique du moment, les pouvoirs publics ne disposant pas, ou plus, des fonds nécessaires à l’entretien des malades. Ces derniers se montrent néanmoins extrêmement critiques à l’encontre de l’entreprise chargée de gérer l’établissement. La mortalité, mais aussi la création du cimetière, sont des questions autour desquelles les tensions gravitent. Il y a une forme de paradoxe à voir les pouvoirs publics se montrer véhéments contre une entreprise dont ils ont pourtant besoin. La question qui se pose est donc de savoir si la psychiatrie française dans les années 1930 peut constituer un révélateur d’enjeux de pouvoirs.