29 février 2016
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Fabrice Bourgeois et al., « Le lean et l’activité humaine », Activités, ID : 10.4000/activites.2310
Les ergonomes se voient adresser de plus en plus de demandes directement en lien avec le lean. Certes, le Just in time, le kanban, le kaisen… ne sont pas réellement nouveaux dans le paysage. Ce qui par contre l’est, c’est son irruption dans l’entreprise comme système global, et la grande agitation des valeurs qu’il véhicule. Il indique un changement très important des référents notionnels de l’efficacité des entreprises, impactant les ressources de travail et l’interprétation des résultats. Les promesses du lean offrent aux entreprises une opportunité de « changer » non seulement en « mieux » (plus grande agileté, réactivité, souplesse…), mais aussi en « bien » (affranchissement du taylorisme au point de se trouver une proximité naturelle avec l’ergonomie). Cette dernière affirmation interpelle. Elle est initiée par les spécialistes du lean, et non par les ergonomes, auquel cas il semble normal qu’une réponse « disciplinaire », aujourd’hui inexistante, soit apportée. Des positionnements au sein de l’ergonomie existent déjà, mais couvrent un spectre très large allant, de ceux qui soutiennent que le lean n’est pas loin de correspondre à la fin de l’histoire de l’ergonomie, étayant ainsi la thèse de la correspondance, à ceux qui y voient une nouvelle représentation du taylorisme, et la nouvelle menace contre laquelle combattre. Sur cette question d’actualité, qui fait donc controverse, l’intention des auteurs est d’initier un échange entre praticiens et chercheurs afin de parvenir à une meilleure identification de la place de l’activité (de travail) et celle de l’ergonomie.