L’anthropologue filmeur et la « ciné-transe », évolution ou disparition de l’interaction entre filmant et filmés ?

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8 avril 2019

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de Hasque Jean-Frédéric, « L’anthropologue filmeur et la « ciné-transe », évolution ou disparition de l’interaction entre filmant et filmés ? », Journal des africanistes, ID : 10.4000/africanistes.5603


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Ce texte examine l’évolution des relations entre filmeur et filmés depuis les années 1970 jusqu’à nos jours. Le point de départ en est « la ciné-transe », une façon de filmer définie par Jean Rouch, qui se pratique par le chercheur tenant la caméra face au sujet filmé. Ce procédé filmique semble remis en cause par la production récente de films tournés avec des caméras GoPro, sans opérateur. Pour discuter cela, nous analyserons six films qui ont jalonné l’ethnographie visuelle. Ils nous permettent de constater que, si les modes de tournage changent, l’écriture et la place du filmeur-chercheur se trouvent renforcées. Les caméras, quel que soit leur degré de portabilité, mettent en exergue l’importance de la structuration du récit qui se traduit de diverses façons au gré des décennies. Ainsi, Rouch associait le geste du cadreur aux commentaires, MacDougall multipliait les interlocuteurs et leur donnait la parole, alors qu’Olivier de Sardan ou Gardner refusaient les commentaires. Avec les caméras GoPro, Castaing-Taylor et Paravel cèdent leur place de cadreurs aux filmés et confirment le rôle collaboratif de la « ciné-transe » grâce à des caméras que les acteurs de terrain, les anciens filmés, placent désormais au cœur de leurs propres mouvements.

This text examines the evolution of the relationship between filmmaker and filmed from the 1970s to the present day. The starting point is “cinetrance”, a filming technique defined by Jean Rouch, which involves the researcher holding the camera and facing the filmed subject. This filming process seems to be questioned by the recent production of movies shot with GoPro cameras without an operator. To discuss this, we will analyze six films that marked visual ethnography. They allow us to see that, although the modes of shooting may have changed, the writing and the place of the filmmaker-researcher have only been reinforced. Cameras, whatever their degree of portability, highlight the importance of structuring the narrative, which has been translated in various ways over decades. Rouch linked the filmmaker’s movements to the commentaries; MacDougall multiplied the speakers and place them center-stage ; and Olivier de Sardan and Gardner rejected commentaries altogether. By using GoPro cameras, Castaing-Taylor and Paravel give up their position as cameramen, instead handing that role over to the filmed. They thus confirm the collaborative role of “cine-trance”, with cameras which field actors – previously the filmed – place at the heart of their own movements.

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