12 juin 2020
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Pradelles de Latour Charles-Henry, « La thérapie transculturelle d’un père soninké, sa sortie et celle de ses enfants d’une affaire de maraboutage », Journal des africanistes, ID : 10.4000/africanistes.8441
La thérapie d’un père de famille soninké qui était pris, avec sa famille, dans une affaire de maraboutage s’est conclue, il y a maintenant une quinzaine d’années, par la levée de la malédiction. On reprend ici le cours de cette cure en faisant ressortir comment elle s’est située entre deux cultures. La conception du maraboutage des Soninké implique que les maraboutés confèrent à leur persécuteur un savoir incontestable dont l’absolu, relevant du délire, les contraint au repli sur soi et à l’isolement. Face à ce délire, la position de l’intervenant a consisté à se maintenir en tiers hors de tout savoir, comme le font les guérisseurs bamiléké du Cameroun pour sortir leurs patients des affaires de sorcellerie, et les psychanalystes d’obédience lacanienne par rapport au transfert de leurs analysants. Lorsque le savoir sous-jacent au maraboutage a fini par tomber en désuétude, la malédiction a disparu et le traitement s’est terminé. Cette thérapie a été transculturelle : africaine dans son fond et européenne dans sa forme.