13 janvier 2021
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Alizèta Ouédraogo, « Les détentrices de hangars de traitement de l’or face à la technique de cyanuration (sud-ouest du Burkina Faso) », Journal des africanistes, ID : 10.4000/africanistes.9528
Depuis les années 1980, on assiste à un essor important de l’exploitation artisanale de l’or dans de nombreux pays de l’Afrique de l’Ouest. Dans la région sud-ouest du Burkina Faso, l’exploitation a longtemps été exclusivement féminine et elle ne concernait que les gisements alluvionnaires et éluvionnaires (bordures et lits des fleuves). Les années 2000 se caractérisent par l’arrivée massive d’orpailleurs migrants venus des pays voisins (Côte d’Ivoire, Mali, Ghana, Niger, Togo et Bénin) et d’autres régions du Burkina Faso. L’orpaillage alluvionnaire et éluvionnaire doit alors faire face à l’exploitation filonienne, qui nécessite la mise en place de hangars et de procédés spécifiques pour le traitement du minerai d’or. Nombre de ces hangars sont détenus par des femmes. Elles collectent les résidus (ou boues) issus du traitement de l’or de leurs clients pour les revendre aux orpailleurs, lesquels retraitent l’or par une technique de cyanuration. De nos jours, les détentrices de hangars doivent faire face à la fois à la modification de l’appropriation des « boues » et à l’intérêt croissant des hommes pour ces hangars. De ce fait, les femmes voient leur activité baisser, et leur situation économique se dégrader en conséquence.