Histoire récente de la forêt littorale du sud du Cameroun

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Avant la période précoloniale en Afrique centrale, les populations humaines étaient dispersées dans les forêts, où elles pratiquaient l’agriculture itinérante sur brûlis. Dès le xixe siècle, elles se seraient progressivement sédentarisées dans des villages, laissant de vastes étendues de forêts à l’abandon. Aujourd’hui, au sud du Cameroun, la canopée de ces forêts est dominée par des grands arbres émergents, dont la présence est attribuée aux activités humaines passées. L’objectif de cette étude est de quantifier l’importance du rôle de ces activités humaines passées sur la composition floristique actuelle. Des fragments de poteries, de noix de palme calcinées et de charbon de bois ont été trouvés dans toute la zone d’étude, indiquant une occupation humaine et des feux généralisés. Cette occupation humaine s’étend entre 2200 et 1500 BP, et, plus récemment, il y a trois siècles. La fréquence élevée des feux et la présence du palmier à huile, toutes deux de dates récentes, indiqueraient des pratiques d’agriculture sur brûlis, qui coïncideraient avec l’âge des grands arbres émergents et les phases de climat sec enregistrées au début du xviie siècle. Ces résultats soutiennent ainsi l’idée que ces activités ont façonné la composition floristique actuelle de la forêt d’Afrique centrale.

Prior to the pre-colonial period in Central Africa, human populations were dispersed throughout the forests, where they engaged in slash-and-burn agriculture. Starting in the 19th century, they gradually established permanent settlements in villages, resulting in vast areas of abandoned forest. In present-day southern Cameroon, the forest canopy is primarily composed of large emergent trees, which are often attributed to past human activities. The aim of this study is to assess the significance of past human activities on the current floristic composition. Throughout the study area, there were shards of pottery, burnt palm nuts, and charcoal, indicating widespread human occupation and fire. This human occupation dates back to 2200 to 1500 BP, and more recently, three centuries ago. The frequent occurrence of fire and the presence of oil palm, both of recent origin, suggest the use of slash-and-burn agricultural practices. This coincides with the age of the large emergent trees and the dry climate phases recorded in the early 17th century. Therefore, these findings support the hypothesis that these activities have influenced the current floristic composition of the Central African forest.

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