13 février 2024
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Achille B. Biwolé et al., « Histoire récente de la forêt littorale du sud du Cameroun », Afriques, ID : 10.4000/afriques.3837
Avant la période précoloniale en Afrique centrale, les populations humaines étaient dispersées dans les forêts, où elles pratiquaient l’agriculture itinérante sur brûlis. Dès le xixe siècle, elles se seraient progressivement sédentarisées dans des villages, laissant de vastes étendues de forêts à l’abandon. Aujourd’hui, au sud du Cameroun, la canopée de ces forêts est dominée par des grands arbres émergents, dont la présence est attribuée aux activités humaines passées. L’objectif de cette étude est de quantifier l’importance du rôle de ces activités humaines passées sur la composition floristique actuelle. Des fragments de poteries, de noix de palme calcinées et de charbon de bois ont été trouvés dans toute la zone d’étude, indiquant une occupation humaine et des feux généralisés. Cette occupation humaine s’étend entre 2200 et 1500 BP, et, plus récemment, il y a trois siècles. La fréquence élevée des feux et la présence du palmier à huile, toutes deux de dates récentes, indiqueraient des pratiques d’agriculture sur brûlis, qui coïncideraient avec l’âge des grands arbres émergents et les phases de climat sec enregistrées au début du xviie siècle. Ces résultats soutiennent ainsi l’idée que ces activités ont façonné la composition floristique actuelle de la forêt d’Afrique centrale.