Contribution des données paléométallurgiques à l’histoire des sociétés ouest-africaines durant les royaumes de Ghâna, Mâli, Gao et Mossi

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13 février 2024

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Caroline Robion-Brunner, « Contribution des données paléométallurgiques à l’histoire des sociétés ouest-africaines durant les royaumes de Ghâna, Mâli, Gao et Mossi », Afriques, ID : 10.4000/afriques.4008


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En Afrique subsahélienne, la sidérurgie est la plus vieille, la plus répandue et la plus importante des métallurgies qui y ait été pratiquée. Sa trajectoire, qui s’inscrit donc dans le temps long – au moins trois millénaires –, décline avec l’importation du fer européen à partir du xve siècle et s’achève à partir du début du xxe siècle. À la période médiévale, celle de la mise en place de l’urbanisation, du commerce transsaharien, de l’arrivée de l’islam, et de la fondation et succession des royaumes, la production et l’usage du fer sont généralisés. Ce métal n’est plus rare, il a remplacé depuis plusieurs siècles la pierre pour les outils agricoles et artisanaux. Il s’échange sous forme brute ou déjà transformé en objet. Mais quelle est la véritable place de cette activité humaine dans le développement des sociétés ? Est-elle centrale ou périphérique ? Est-elle un enjeu économique, politique ou sociétal pour les pouvoirs en place ? Est-ce que la place de la production du fer est différente selon le type de régime politique ?Au-delà de l’analyse des questions strictement techniques liées à la production du fer, la paléométallurgie permet d’aborder d’une façon originale des questions plus générales. Les fluctuations dans la production et la consommation des métaux et des objets métalliques offrent l’opportunité de questionner les besoins d’une population et ainsi en creux d’approcher la démographie et les dynamiques de peuplement. La localisation des lieux de production des matières premières, des produits bruts ou manufacturés traduit le système de réseaux et de contrôle dans lequel s’effectuent les activités techniques et les échanges. Les circuits, la nature des produits et l’identité des acteurs de cette activité peuvent alors être restitués.Dans cet article sera présenté un projet de recherche ayant pour objectif de recueillir toutes les occurrences archéologiques sur la production et l’usage du fer afin de réinterroger, siècle après siècle, la relation entre la production du fer et les différentes hégémonies politiques qui ont traversé le temps et l’espace. À partir de cartes rétrospectives, nous suivrons l’impact de la sidérurgie sur la vie et les activités des populations médiévales. Cette réexploitation des données archéologiques permettra également de visualiser les vides géographiques, chronologiques et méthodologiques à combler afin d’atteindre pleinement la restitution de l’histoire du fer. Afin de tester la validité et la pertinence de la démarche, nous avons délimité une zone d’étude. Celle-ci couvre 1,5 million de km2 et comprend une partie du Mali, le Burkina Faso, le Ghana, le Togo et le Bénin. Dans cet espace et cet article, nous nous attacherons à comprendre plus spécifiquement les enjeux successifs des rapports entre l’industrie du fer et les royaumes ouest-africains du Ghâna, Mâli, Songhay, Gao et Mossi.

In sub-Sahelian Africa, ironmaking is the oldest, most widespread and most important metallurgy that has been practised. Its trajectory, which is therefore long term – at least three millennia – declines with the importation of European iron from the 15th century and ends in the early 20th century. In the medieval period, when urbanisation, trans-Saharan trade, the arrival of Islam, and the founding and succession of kingdoms took place, iron production and use became widespread. This metal is no longer rare, and for several centuries it has replaced stone for agricultural and craft tools. It is traded in raw form or already transformed into objects. But what is the real place of this human activity in the development of societies? Is it central or peripheral? Is it an economic, political or societal issue for the powers that be? Does the place of iron production differ according to the type of political regime?Beyond the analysis of strictly technical questions related to iron production, paleometallurgy allows us to address more general questions in an original way. Fluctuations in the production and consumption of metals and metal objects offer the opportunity to question the needs of a population and thus to approach demography and settlement dynamics. The location of the production sites of raw materials, raw or manufactured products reflects the system of networks and control in which technical activities and exchanges take place. The circuits, the nature of the products and the identity of the actors of this activity can then be reconstructed.In this paper, a research project will be presented with the aim of collecting all the archaeological occurrences on the production and use of iron in order to re-interrogate, century after century, the relationship between the production of iron and the different political hegemonies that have crossed time and space. Using retrospective maps, we will follow the impact of the iron industry on the lives and activities of medieval populations. This re-exploitation of archaeological data will also make it possible to visualise the geographical, chronological and methodological gaps to be filled in order to fully achieve the restitution of the history of iron. In order to test the validity and relevance of the approach, we delimited a study area. This covers 1.5 million km2 and includes part of Mali, Burkina Faso, Ghana, Togo and Benin. In this area and in this article, we will attempt to understand more specifically the successive issues of the relationship between the iron industry and the West African kingdoms of Ghana, Mali, Songhay, Gao and Mossi.

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