13 février 2024
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David K. Kay, « Mobile sedentism? The Marakwet settlements of the Elgeyo Escarpment, north-western Kenya », Afriques, ID : 10.4000/afriques.4013
Alors que la mobilité a longtemps été un thème clé de l’archéologie africaine, son étude s’est généralement concentrée sur des cas de nomadisme de grande envergure, en particulier parmi les populations de ‘chasseurs-cueilleurs’ et de pasteurs. Inversement, les changements dans la forme et la distribution des établissements sédentaires ont été le plus souvent étudiés sur de larges plages spatio-temporelles qui ne prennent pas en compte le rôle des pratiques de subsistance mobiles à des échelles appréciables pour les personnes qui les ont réellement exécutées. Cet article cherche à combler cette lacune scientifique par l’application pratique du concept de ‘sédentisme changeant’ parmi les communautés Marakwet de l’escarpement nord d’Elgeyo du Kenya. En combinant les données d’enquêtes archéologiques/contemporaines sur les ménages avec les récits oraux locaux, cet article explore la manière dont le déplacement progressif des ensembles résidentiels individuels a contribué au déplacement progressif de l’implantation Marakwet dans le paysage au cours des deux derniers siècles. L’évolution des modes de résidence sera également liée à des tendances plus larges en matière de pratiques de subsistance mobiles qui s’étendent à l’ensemble du paysage environnant et concernent plusieurs générations. Ces pratiques ont elles-mêmes habilement incorporé de nombreux changements majeurs dans les modes de vie de la communauté, notamment l’introduction de nouvelles cultures, l’activité missionnaire chrétienne, la construction de routes et la croissance de petits centres commerciaux. De telles pratiques incarnent une approche particulièrement souple de la continuité socioculturelle, dans laquelle la mobilité situationnelle a été vitale pour garantir la résilience globale de ces communautés et du paysage accidenté qu’elles considèrent comme leur foyer. Des approches fines et multidisciplinaires sont essentielles pour reconnaitre l’importance de la mobilité dans des contextes par ailleurs sédentaires, et il est à espérer que cette étude particulière inspirera d’autres efforts de ce type sur l’ensemble du continent.