6 mars 2018
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Christine Delfour, « “Quedó sólo hoy, de aquel 23F/la espuma de la boca y de la noche” », L’Âge d’or, ID : 10.4000/agedor.567
Ces vers sont le cri ultime que pousse Leopoldo María Panero à la fin du poème “Edgar Allan Poe o el rostro del fascismo” en apprenant le coup d’état avorté du 23 F 1981. Ce poème fait partie du recueil Contra España y otros poemas no de amor, écrit pendant son long séjour à l’hôpital psychiatrique de Mondragón. Prenant comme point de départ de notre analyse ce recueil de poèmes et cette date emblématique du 23F, il s’agit de nous interroger non seulement sur le processus de construction politique mais aussi sur le processus de déconstruction, recomposition de l’identité espagnole au cours de ce passage de la légalité franquiste à la légalité démocratique. Ce temps « transitionnel » du politique, temps de ruptures et de continuités dans le « récit de l’histoire », d’apprentissages et de renoncements – voire de dystopie–, de désenchantement et de peur de l’inconnu, « Después de Franco, qué ? », mais également considéré comme « le « modèle » de transition démocratique, est-il également un temps de « transition » pour l’identité collective ? Quelle part d’héritage du récit historique de l’Espagne autoritaire reste disponible dans la construction du récit identitaire « transitionnel » ?