Entre mots et silences

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6 mars 2018

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Requejo Carrio Marie-Blanche, « Entre mots et silences », L’Âge d’or, ID : 10.4000/agedor.924


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Résumé Fr Es

Entre théâtre et roman, écrite pour être lue, La Célestine s’écoute telle une polyphonie. Pour chanter les amours de Calixte et de Mélibée, les voix se croisent, s’entrecroisent, se cherchent, s’affrontent et se déchirent pour s’achever sur le chant désespéré d’un père solitaire et déchiré qui reste « triste et seul dans cette vallée de larmes ». Dans cette œuvre singulière, le statut du verbe est fondamental. Conscience tantôt visible tantôt invisible, le verbe y dessine une « image » de la pensée des personnages qui, dans ses différentes modalités d’expression, nous donne à découvrir la vie intérieure des personnages. Nous nous proposons dès lors d’examiner dans cette étude la façon dont les jeux du visible et de l’invisible se manifestent à travers une dialectique de la parole et du silence qui se fait l’écho de la violence des sentiments et des conflits qui animent les personnages. Tout au long de ces jeux, Rojas exprime une scission profonde qui touche l’être humain, seul face à ses passions et à ses blessures, véritable repli sur lui-même qui conduit inéluctablement à la tragédie. Au fil du dialogue et de l’action, nous analysons ces stratégies de l’écriture qui oscille entre voix haute et voix basse, entre ce qui a été dit et ce qui a été marmonné entre les dents. Cette modalité particulière du discours qui échappe à tout paradigme, se révèle au cœur d’un projet d’écriture fondamentalement hybride et permet d’éclairer sous un jour nouveau le problème du genre auquel appartient La Célestine, œuvre qui s’impose à nous comme une tragédie amère reposant sur une vision pessimiste du monde et de la vie.

Entre novela y teatro, escrita para ser leída, La Celestina es una polifonía. Para cantar los amores de Calixto y Melibea, las voces se cruzan y se entrecruzan, se buscan y se enfrentan, murmuran o se callan y todo se acaba con el llanto desesperado de un padre “triste y solo in hac lachrimarum valle”. En esta obra el estatuto del verbo es fundamental. Conciencia ora visible ora invisible, el verbo configura una “imagen” del pensamiento de los personajes que, en sus diversas modalidades de expresión, nos ofrece un conocimiento único de la vida interior de los personajes. Nos proponemos por lo tanto examinar en este trabajo, cómo los juegos de lo visible y de lo invisible se manifiestan mediante una dialéctica de la palabra y del silencio que se hace eco de la violencia de los sentimientos y de los conflictos que atañen a los personajes. Por medio de estos juegos, Rojas evidencia una ruptura profunda que afecta al ser humano, solo frente a sus pasiones y sus heridas, verdadero repliegue sobre sí mismo que conduce ineludiblemente a la tragedia. A lo largo del diálogo y de la acción, analizaremos estas estrategias de la escritura que oscila entre una palabra dicha y otra callada, una palabra hablada y otra “murmurada entre dientes”. El arte del discurso considerado a esta nueva luz permite enfocar de manera original el problema del género que siempre ha planteado La Celestina que se nos aparece como una amarga tragedia basada en una visión pesimista del mundo y de la vida.

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