Utopie et pathologie : le théâtre contemporain à la conquête l’« espace mental » F. Volchitza Cabrini, Sarah Kane, Martin Crimp, Gildas Milin.

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28 mai 2020

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Solange Ayache, « Utopie et pathologie : le théâtre contemporain à la conquête l’« espace mental » F. Volchitza Cabrini, Sarah Kane, Martin Crimp, Gildas Milin. », Agôn, ID : 10.4000/agon.1306


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La question de l’utopie est appréhendée de façon critique dans les textes dramatiques que nous abordons ici. Tout en s’inscrivant dans des perspectives différentes, les pièces contemporaines des Britanniques Martin Crimp (Atteintes à sa vie, Face au Mur) et Sarah Kane (Purifiés, Manque, 4.48 Psychose), celles du Français Gildas Milin (Anthropozoo, L’Homme de Février) et de l’Italienne Francesca Volchitza Cabrini (Si tu me regardes, j’existe) renouvellent l’angle d’approche de l’utopie sur la scène européenne en interrogeant les ressorts des pathologies qui peuvent découler des utopies collectives ou individuelles que notre époque voit apparaître. Ecrites entre 1997 et 2008, ces pièces nous offrent, par-delà leurs divergences, des tableaux ou des discours utopiques qui donnent lieu à des situations pathologiques, ou bien inversement réfléchissent des situations pathologiques favorisant des projections utopiques. Sans constituer pour autant des dystopies, elles pointent du doigt notamment les pathologies mentales qui se développent chez le sujet contemporain, soit en les dénonçant derrière l’affirmation satirique d’apparences sociales heureuses et prospères (l’harmonie de façade dans les comédies de menace de Crimp), soit en exposant la tragédie d’idéaux fantasmés et hors d’atteinte dans un cadre explicitement pathologique (la psychose chez Kane, l’anorexie chez Cabrini), soit encore en proposant d’investiguer « la part d’incertitude, de chaos, d’aléatoire que la science accepte aujourd’hui pour décrire au mieux la créativité de la nature » à travers des visions futuristes techno-scientifiques du monde qui se révèlent profondément ambivalentes (Milin). Il s’agit avant tout de travailler une écriture réflexive qui « soulève des questions essentielles sur le monde dans lequel nous vivons » (Martin Crimp) dans des registres allant du satirique au tragique en passant par une vraie poésie du langage. Au final, le rapport ironique de ces pièces à l’utopie reflète essentiellement l’angoisse sous-jacente, caractéristique de notre époque, qui est aussi bien la source que le produit des projections mentales et des fantasmes pathologiques qui constituent le motif central de ces textes pour la scène.

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